Une équipe de chercheurs suisses est parvenue à réactiver des cellules souches neurales quiescentes (dormantes) chez la souris adulte, entraînant la production de neurones. Mais la même perspective chez l’Homme reste encore lointaine.
Dans les années 1960, de nouvelles techniques cellulaires ont permis de remettre en cause le paradigme d’un cerveau stable dépourvu de régénération neuronale, en prouvant que des neurones sont produits tout au long de la vie des mammifères. De façon étonnante, des cellules souches neurales persistent dans certaines régions cérébrales, même après la formation complète du cerveau, et sont capables de fabriquer de nouveaux neurones au cours d’un processus biologique nommé la « neurogenèse adulte ». Cependant, dans le cerveau adulte, ces cellules souches sont quiescentes, c’est-à-dire plus silencieuses ou « dormantes ». Par conséquent, la neurogenèse diminue considérablement avec l’âge.
Les cellules souches sont connues pour leur rôle majeur dans certaines thérapies cellulaires. Capables de se transformer en de nouvelles cellules de leur lignée (cellules souches adultes) ou en n’importe quelle cellule du corps humain (cellules souches embryonnaires), elles sont précieuses pour la recherche de traitements contre des maladies dégénératives. « La transplantation des cellules souches hématopoïétiques (présentes dans la moelle osseuse et à l’origine de toutes les cellules du sang, ndlr) est déjà bien utilisée dans les cas de leucémie (greffe de moelle osseuse) et de transplantation de tissus, produit depuis des cellules souches de la peau, dans des cas de brûlures graves », affirme le Professeur Martinou.
Une découverte fondamentale sur la neurogenèse
Les équipes de Jean-Claude Martinou, de l’Université de Genève, et Marlen Knobloch, de l’Université de Lausanne, ont identifié un mécanisme métabolique simple permettant aux cellules souches neurales (CSNs) adultes de sortir de leur état de quiescence, et de s’activer pour produire de nouveaux neurones.
scienceteavenir