«Je fais mon coming-out politique»: le chef de Wagner dit vouloir être candidat à l’élection présidentielle en Ukraine
Le patron de Wagner revient sur le devant de la scène avec une nouvelle provocation. Dans une vidéo publiée samedi sur Telegram par le service de presse de son entreprise Concord, Evguéni Prigojine se rêve président. «Je fais mon coming out politique en parlant fort, pour que tout le monde m’entende bien», lance-t-il. «En regardant tout ce qui m’entoure, j’ai une ambition politique : j’ai décidé de me présenter, en 2024, à l’élection présidentielle ukrainienne», annonce l’homme de main du Kremlin.
Le patron du groupe paramilitaire russe se dit prêt à affronter l’ancien président Petro Porochenko et Volodymyr Zelensky : «Je me présenterai à ce poste contre» eux, martèle-t-il. «Si je gagne l’élection au poste de président de l’Ukraine, tout ira bien, les gars. Les munitions ne seront plus nécessaires», assure-t-il en direct du front de Bakhmout, la plus longue bataille depuis le début de l’offensive russe.
Communication musclée
Cette dernière remarque vise directement le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef d’état-major, Valéri Guerassimov, que Prigojine accuse de commettre une «trahison» en refusant de fournir des munitions à Wagner. En début de semaine, il s’était de nouveau plaint d’un manque de munitions, attribuant les retards de livraison à une possible «trahison».
«Des ordres ont été donnés pour la livraison le 23 février. Mais à ce jour, la plupart des munitions n’ont pas été envoyées», avait déclaré Prigojine sept jours plus tôt. Il avait menacé : «Si Wagner se retire maintenant de Bakhmout, c’est le front tout entier qui s’effondrera». «Il s’effondrera jusqu’aux frontières de la Russie, peut-être même plus loin. De manière générale, la situation ne sera pas des plus agréables», avait-il poursuivi.
Bakhmout, bataille stratégique
L’épicentre de la guerre est actuellement à Bakhmout. Si les observateurs doutent de l’importance stratégique de la ville en elle-même, cette bataille a acquis une valeur symbolique, tant pour Kiev que pour Moscou, qui voudrait obtenir là une victoire après plusieurs revers humiliants.
Samedi, le patron de Wagner a revendiqué la progression de ses hommes, qui s’y battent en première ligne : «C’est le bâtiment de l’administration municipale, le centre administratif de la ville», a-t-il déclaré samedi, pointant du doigt le toit d’un bâtiment, un autre édifice, en guise d’illustration de cette avancée.
lefigaro