Invité à Perpignan par l’Association pour la Fabrique d’Action Politique (AFAP) dans le cadre d’une journée de conférence sur la gestion de l’eau, Christophe Cassou, climatologue et corédacteur du sixième rapport du GIEC alerte sur le phénomène de sécheresse dans le département.
Présent à Perpignan dans le cadre d’une journée de conférence organisée par l’Association de Fabrique d’Action politique, Christophe Cassou, climatologue directeur de recherche au CNRS et corédacteur du sixième rapport du GIEC alerte sur l’état de sécheresse dans le département et le niveau des nappes phréatiques. « La situation en Languedoc-Roussillon est très critique et peut le devenir encore plus dans les quelques mois qui arrivent.«
« Des valeurs records bas en termes d’humidité des sols cet été »
Actuellement le déficit de précipitation est un constat partagé par l’ensemble de l’Hexagone. Mais d’après le climatologue la situation est vraiment critique dans le département car » le stock nivale, c’est-à-dire la quantité d’eau qui est retenue par la neige dans les Pyrénées, est aujourd’hui à un niveau-record bas pour les Pyrénées-Orientales. Cette neige dans les Pyrénées constitue vraiment un château d’eau pour la ressource dans les plaines, dans la mesure où elle se décharge au printemps, nourrit les rivières jusqu’au début de l’été.
Cette décharge arrivera un peu plus tôt dans la saison, et surtout, elle ne durera pas très longtemps puisque le stock nival est très très bas. » Ajoutez à ça des « prévisions saisonnières sur les trois prochains moi nous montrent que le déficit en précipitations ne semble pas se combler, ce qui donnerait des valeurs records bas en termes d’humidité du sol et donc de ressources en eau pour la saison estivale.«
Trois niveau de sécheresse dans les Pyrénées-Orientales
« Il existe trois types de sécheresse, ce qu’on appelle une sécheresse météorologique qui correspond à un déficit de précipitations. Ensuite, une sécheresse agricole qui correspond à un assèchement des sols et des sols de surface, c’est-à-dire la hauteur de sol dans lequel les arbres ou la végétation vont puiser, ressources en eau nécessaires pour croître. Et puis une troisième : la sécheresse hydrologique qui concerne les nappes phréatiques. » Aujourd’hui chaque couche du sol des Pyrénées-Orientales est atteinte par l’un de ces phénomènes.
Or plus la sécheresse est profonde plus la quantité d’eau pour la compenser est importante et prendra du temps pour être absorbée par les sols. Aussi « le répit que l’on pourrait avoir serait sur la sécheresse météorologique et la sécheresse agricole donc qui pourrait être atténuée si dans les deux prochains mois, il pleut suffisamment pour alimenter les nappes de surface et pour humidifier les sols. » Des précipitations qui n’apparaissent pas sur les prévisions météorologiques de Christophe Cassou.
Et reste encore la sècheresse hydrologique, dit sècheresse pluriannuelle « dans la mesure où il faut une succession d’années fortement pluvieuses pour compenser ou pour atténuer ces sécheresses qui deviennent chroniques. »
Pour Christophe Cassou, corédacteur du sixième rapport du GIEC « on est, dans un État aujourd’hui en France, où la combinaison de ces trois sécheresses est présente et en particulier dans le Languedoc-Roussillon. La situation est plus critique ici«
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