Chine : Li Qiang, allié de Xi Jinping, désigné Premier ministre

Li Qiang, à droite sur le cliché, est considéré comme un allié de Xi Jinping, à gauche sur le cliché.

Lors d’un vote des députés réunis au Palais du peuple, à Pékin, Li Qiang a été désigné samedi Premier ministre après avoir recueilli 2 936 voix, trois contre et huit abstentions. À 63 ans, cet ancien responsable du Parti communiste à Shanghai succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Li Qiang, nouveau Premier ministre de la Chine. L’homme de confiance de Xi Jinping a été désigné samedi 11 mars nouveau chef du gouvernement chinois, au lendemain de la reconduction pour un troisième mandat du président chinois.

Xi Jinping, 69 ans, a obtenu vendredi un nouveau mandat de cinq ans de président de la Chine, après un vote à l’unanimité du Parlement, l’aboutissement d’une ascension qui l’a vu devenir le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations.

Le Parlement étant, dans la pratique, inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir, l’issue du scrutin ne faisait aucun doute.

Samedi lors d’un autre vote des députés réunis au Palais du peuple à Pékin, Li Qiang, seul candidat au poste de Premier ministre, a obtenu 2 936 votes pour, trois contre et huit abstentions.

Les journalistes ont été priés de quitter l’hémicycle au moment où les députés formalisaient leur vote dans l’urne.

Serment
Li Qiang, 63 ans, ancien responsable du Parti communiste à Shanghai, dont l’image avait quelque peu été ternie au printemps lors du confinement chaotique de sa ville, succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Après sa désignation, Li Qiang a prêté serment sur la Constitution. Poing droit levé et main gauche sur le document, il a juré de « travailler dur à l’édification d’un grand pays socialiste moderne ».

Le Premier ministre chinois est à la tête du Conseil d’État. Sa fonction est traditionnellement associée à la gestion quotidienne du pays et à la conduite de la politique macroéconomique.

Li Qiang, qui avait été propulsé au rang de numéro deux du Parti communiste (PCC) en octobre, ne dispose d’aucune expérience au niveau du gouvernement central, contrairement à la quasi-totalité des ex-Premiers ministres.

Il a cependant accompli un parcours riche au sein de l’administration locale et a endossé d’importantes fonctions de direction dans les riches provinces côtières du Zhejiang (est) et du Jiangsu (est).

Ascension politique
Li Qiang était le chef de cabinet de Xi Jinping lorsque celui-ci était à la tête du parti dans le Zhejiang entre 2004 et 2007. Ses promotions, rapides depuis, reflètent le haut niveau de confiance que lui accorde le numéro un chinois.

Samedi au Palais du peuple à Pékin, Xi Jinping et Li Qiang sont apparus complices au moment du vote, échangeant des amabilités avec le sourire.

Li Qiang prend ses fonctions à un moment où la deuxième économie du monde fait face à un net ralentissement, affaiblie par près de trois ans d’une inflexible politique dite du « zéro Covid ».

Pour 2023, le gouvernement s’est fixé un objectif de croissance du PIB d' »environ 5 % », l’un des plus faibles depuis des décennies.

Le Premier ministre sortant, Li Keqiang, un économiste de formation, avait vu ses projets de réformes économiques entravés par l’autorité grandissante de Xi Jinping.

« Contrôle plus strict de l’économie par l’État »
« Il est peu probable que Li Qiang ait l’autorité nécessaire pour développer davantage » cette voie, indique à l’AFP le politologue Willy Lam, de l’Université chinoise de Hong Kong.

D’autant que Xi Jinping « insiste sur la nécessité d’un contrôle plus strict de l’économie par l’État et le parti », à rebours de la pratique en vigueur depuis la fin des années 1970, souligne Willy Lam.

Samedi, les députés ont par ailleurs désigné Zhang Youxia et He Weidong comme vice-présidents de la Commission militaire centrale (dont Xi Jinping est président), Zhang Jun héritant du poste de président de la Cour suprême.

Ying Yong, ancien chef du parti de la province du Hubei (centre) où les premiers cas de Covid-19 ont été découverts, a été élu procureur général du Parquet populaire suprême.

Liu Jinguo devient pour sa part le responsable de la Commission nationale de supervision, l’organisme qui s’occupe de la lutte anti-corruption.

AFP

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