La France salue avec prudence le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite

Paris a salué vendredi le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite, tout en mettant Téhéran en garde contre d’éventuelles « actions déstabilisatrices ». Les États-Unis ont également salué le retour des relations diplomatiques entre les deux pays, mais « il reste à voir si l’Iran remplira ses obligations », a déclaré un porte-parole américain.

La France salue la décision de l’Arabie saoudite et de l’Iran de rétablir leurs relations diplomatiques, a annoncé vendredi 10 mars le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Paris a par ailleurs appelé l’Iran à renoncer à ses « actions déstabilisatrices », précise le Quai d’Orsay.

Paris est favorable à « toute initiative qui peut contribuer de manière concrète à la désescalade des tensions et au renforcement de la sécurité et de la stabilité régionales », a déclaré Anne-Claire Legendre la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Elle a ajouté que la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna avait été informée de cette décision lors d’un entretien vendredi, à Paris, avec son homologue saoudien Fayçal bin Farhan.

La Maison Blanche a également « salué » l’annonce de vendredi mais « il reste à voir si l’Iran remplira ses obligations », a déclaré un porte-parole.

« De bonnes relations de voisinage entre l’Iran et l’Arabie saoudite sont essentielles pour la stabilité de la région du Golfe », s’est félicité le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué.

Rupture
L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans, après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes en Iran par des manifestants, à la suite de l’exécution par Riyad d’un célèbre religieux chiite.

D’autres pays du Golfe parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Riyad.

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien Ali Shamkhani se trouvait à Pékin depuis lundi « pour des négociations intensives avec son homologue saoudien en Chine visant à résoudre les (derniers) différends entre Téhéran et Ryad », a rapporté l’agence officielle Irna.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont « mettre en œuvre cette décision et prendre les dispositions nécessaires pour l’échange des ambassadeurs », a ajouté le communiqué, sans plus de précision.

Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a salué sur Twitter « le retour à des relations normales » entre son pays et l’Arabie saoudite.

« Le retour à des relations normales entre Téhéran et Riyad offre de grandes possibilités aux deux pays, à la région et au monde musulman », a-t-il indiqué, ajoutant que son ministère allait « lancer activement d’autres initiatives régionales », sans donner de détails.

Son homologue saoudien, le prince Fayçal ben Farhane, a indiqué que l’accord reflétait la tendance du royaume à privilégier les « solutions politiques et le dialogue », une approche qu’il souhaite voir devenir la norme dans la région.

AFP

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