Les influenceurs polluent beaucoup plus qu’on ne le pense (et c’est aussi notre faute)

Les influenceurs polluent, mais ce n’est pas forcément à cause de leurs aller-retours en avion.

L’impact environnemental des influenceurs est un sujet qui fait débat depuis déjà quelques mois. À l’heure de la sobriété énergétique et de l’explosion du prix de l’énergie, la multiplication des allers-retours en avion et la promotion de grandes enseignes de fast fashion aux bilans carbone et humain désastreux ne passent plus. Pourtant, ces pratiques ne seraient que la partie émergée de l’iceberg, rapporte une étude menée en mars 2023 par Footsprint et 1000heads.

Neuf allers-retours Paris New York par semaine
Pour mener leur enquête, l’agence Footsprint, dédiée à l’accompagnement vers une transition écologique des plateformes numériques et 1000heads, spécialisée dans la gestion de réseaux sociaux sont partis d’un postulat trop souvent éludé dans le calcul de notre impact environnemental : sans même bouger de notre canapé, notre activité en ligne pollue, beaucoup. Après avoir tenté sans succès de contacter créateurs et créatrices de contenu, l’agence a finalement dû se résoudre à créer de toute pièce le profil d’une influenceuse “moyenne“, basé sur un profil existant anonymisé, surnommé Clara.

Avec 3 millions d’abonnés sur YouTube TikTok et Instagram, le bilan carbone de Clara est, sans surprise, plutôt catastrophique. Mais ce ne sont pas ses voyages au bout du monde et sa surconsommation de sneakers qui pèsent le plus lourd dans la balance. En estimant une base annuelle de 14 heures de visionnage pour 50 vidéos postées sur YouTube, 52 minutes sur 280 publications sur Instagram et 20 minutes pour 75 vidéos sur TikTok, Footsprint révèle un impact carbone édifiant, pouvant atteindre l’équivalent de 1 072 tonnes de CO2, soit 9 allers-retours entre Paris et New York chaque semaine.

C’est aussi de votre faute
Fustiger les influenceurs et les influenceuses qui multiplient les voyages en avion est une chose, mais réduire l’impact environnemental lié à leur utilisation même des réseaux sociaux en est une autre. “Il y a une responsabilité collective à adopter“, estime Elisa Boivin, fondatrice de Footsprint. D’autant plus que sur la question des réseaux sociaux, la faute est partagée. En suivant des créateurs et des créatrices de contenu plus responsables, en limitant son temps d’écran et en optant pour le mode Faibles données sur iPhone par exemple, il est possible de faire drastiquement chuter son impact environnemental en tant que simple utilisateur.

Du côté des annonceurs aussi, il y a un rôle à jouer, qui passera sans doute par une restructuration légale. “À l’heure où la mise en place des Contrats Climats exige des engagements sur la publicité responsable, il ne fait aucun doute que l’influence sera vite intégrée à ces réglementations”.

journaldugeek

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