Cancer de la prostate : faut-il forcément passer « l’épreuve » du toucher rectal pour un diagnostic précoce ?

Une étude revient sur les différentes méthodes de dépistage et leur efficacité dans la prévention du cancer de la prostate, dont le redouté toucher rectal.

Souvent redouté, le toucher rectal reste largement utilisé par les professionnels de la santé pour examiner la prostate, à la recherche d’un gonflement inhabituel ou d’une grosseur prostatique palpée via le rectum, dans le cadre d’un premier dépistage des signes du cancer de la prostate chez l’homme à partir de la cinquantaine. Or, cette technique pourrait passer à côté de nombreux cancers à un stade précoce et par conséquent peu palpables.

« Comparé au taux de détection obtenu par d’autres méthodes, comme le test PSA (dosage du taux d’antigène prostatique spécifique dans le sang, ndlr), le taux de détection par toucher rectal est nettement inférieur« , explique le Dr Agne Krilaviciute, chercheuse au Centre allemand de recherche sur le cancer et auteure principale de l’étude PROBASE, dont des résultats ont été annoncés durant le Congrès annuel de l’association européenne d’urologie, qui s’est tenu à Milan (Italie) du 10 au 13 mars 2023.

L’association française d’urologie (AFU) recommande en effet depuis de nombreuses années d’utiliser le couple PSA/toucher rectal pour le diagnostic précoce du cancer de prostate. Ce cancer, le plus fréquent chez les hommes, connait la plupart du temps une évolution lente. Si auparavant les urologues repéraient les cancers de la prostate sur des complications et parfois même des métastases, il existe aujourd’hui plusieurs outils de diagnostic très efficaces.

Le diagnostic précoce par PSA bien plus efficace que le toucher rectal

L’essai PROBASE, actuellement en cours, permet d’évaluer les performances du toucher rectal en tant qu’outil de dépistage précoce chez les hommes de 45 ans. Cet essai de dépistage randomisé a rassemblé en Allemagne plus de 46.000 hommes âgés de 45 ans afin de tester une stratégie de dépistage par dosage du PSA, avec au choix un toucher rectal, largement évité par les participants. »Nous émettons l’hypothèse que non seulement le toucher rectal n’est pas utile pour détecter le cancer, mais qu’il peut aussi être l’un[…]

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