C’est l’une des premières grosses séquences médiatiques sur le thème de l’écologie et celle qui dure le plus longtemps. On a cru que la résorption du trou dans la couche d’ozone était sur la bonne voie mais malheureusement, une nouvelle étude indique le contraire…
Découvert en 1985, le très fameux “trou dans la couche d’ozone” a fait couler beaucoup d’encre de la plume des journalistes et des politiques. Faisant partie des premiers cas de conscience écologique à l’échelle de l’humanité entière, celui-ci a finalement diminué de taille au fur et à mesure des divers protocoles internationaux mis en place pour sa reconstitution.
(Faux) “porteur d’espoir” ?
Selon Susan Solomon, professeure de chimie de l’atmosphère et de science du climat au MIT “c’est porteur d’espoir et cela nous prouve que nous ne devrions pas avoir peur de nous saisir des grands enjeux environnementaux”.
En effet, grâce aux efforts conjoints des politiques internationales, les chlorofluorocarbures (CFC), des substances présentes dans de nombreux appareils de réfrigération et responsables de l’appauvrissement de l’ozone, ont été interdits.
Gaz à effet de serre et incendies de forêt
Malheureusement, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature, ces estimations optimistes ne prennent pas en compte les nombreux gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère par les feux de forêt.
Ces incendies menacent en effet la couche d’ozone en ralentissant sa vitesse de résorption voire en l’inversant, alertent les chercheurs. En 2021 déjà, le trou au-dessus de l’Antarctique commençait à gonfler de nouveau après les immenses incendies qui ont ravagé les 18,6 millions d’hectares de l’Australie l’an passé.
“Un véritable signal d’alarme”
« Les incendies australiens de 2020 ont été un véritable signal d’alarme pour la communauté scientifique », explique Susan Solomon, la même qui se disait pourtant optimiste au vu des précédents rapports.
Elle poursuit : « l’effet des incendies de forêt n’avait pas été pris en compte auparavant dans les projections relatives à la reconstitution de la couche d’ozone. Et je pense que cet effet peut dépendre de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des incendies à mesure que la planète se réchauffe. »
La professeure de chimie a en effet réussi à démontrer l’effet néfaste de la fumée des forêts sur les niveaux de dioxyde d’azote dans la stratosphère. Cela déclenche ainsi un effet domino qui protège moins bien les forêts, qui peuvent donc plus facilement brûler, et vous connaissez la suite.
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