Pour éviter la contagion, des banques de Wall Street viennent en aide à First Republic

Onze grandes banques américaines ont choisi jeudi d’injecter 30 milliards de dollars dans l’établissement First Republic. Quatorzième banque américaine par la taille des actifs, First Republic était sur la sellette depuis plusieurs jours après les défaillances rapprochées de Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate.

Le système bancaire continue de vaciller aux États-Unis. Victime d’une crise de confiance des investisseurs et de ses clients, First Republic Bank va recevoir 30 milliards de dollars de plusieurs grandes banques américaines qui tentent d’éviter un effet domino après la faillite de plusieurs établissements bancaires la semaine dernière.

Dans le cadre d’un sauvetage inhabituel qui, selon plusieurs sources, a été orchestré en début de semaine par le président-directeur général de JPMorgan Jamie Dimon, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, 11 banques de Wall Street ont annoncé jeudi qu’elles déposaient 30 milliards de dollars dans First Republic.

Parmi celles-ci figurent JPMorgan, Citigroup, Bank of America Corp, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley.

L’annonce a permis à First Republic de clôturer en hausse de 10 % jeudi à la Bourse de New York. Mais l’action rechutait de 14,8 % vendredi dans les échanges hors séance à Wall Street, la banque ayant déclaré une suspension de dividende.

La banque a également indiqué qu’elle disposait d’une position de trésorerie d’environ 34 milliards de dollars, sans compter les 30 milliards de dollars injectés, et qu’elle avait emprunté jusqu’à 109 milliards de dollars auprès de la Fed entre le 10 et le 15 mars et 10 milliards supplémentaires auprès de la Federal Home Loan Bank le 9 mars.

Nervosité des investisseurs
Les investisseurs ont été surpris par ces révélations tardives et par le fait que First Republic et d’autres banques se soient appuyées sur la Fed ce mois-ci pour obtenir un soutien.

D’après des données publiées jeudi par la Fed, les banques américaines lui ont emprunté le montant record de 152,85 milliards de dollars ces derniers jours, augmentant ainsi la taille du bilan de la banque centrale après des mois de contraction.

Le baisse du titre First Republic en avant-Bourse souligne l’ampleur de la nervosité des investisseurs, malgré les tentatives des autorités américaines et européennes pour rétablir durablement la confiance.

Jason Ware, directeur des investissements chez Albion Financial Group, a déclaré que l’intervention en faveur de First Republic était une « bouffée d’oxygène pour le système », mais qu’il en fallait probablement plus. « Ce n’est pas assez important », a-t-il dit.

Fondée en 1985 et basée à San Francisco, First Republic détenait pour 212 milliards de dollars d’actifs et 176,4 milliards de dollars de dépôts fin 2022, selon son rapport annuel.

Son action a dégringolé d’environ 70 % à la suite de l’effondrement de la Silicon Valley Bank.

Reuters 

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