Femme, vie et liberté : ces trois mots symbolisent le mouvement de contestation né il y a 6 mois. Cette édition spéciale de « À l’Affiche » explore la manière dont les artistes iraniennes vivent ce soulèvement. Avec deux invitées : Naïri Nahapétian, journaliste et autrice de « Quitter Téhéran », et la photographe Rezvan Zahedi. Ce métier lui a valu la prison en Iran, qu’elle a fui il y a 8 ans. Les deux artistes expliquent à Nina Masson que l’art s’est toujours mis au service de la révolte en Iran.
La mort de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, a donné à cette femme de 22 ans une place dans l’Histoire iranienne, en déclenchant une vague de contestation qui, six mois plus tard, contribue à transformer la société iranienne. Accusée de porter dans le centre de Téhéran une tenue « inappropriée » par la police des moeurs, Mahsa Amini a été conduite dans leurs locaux. Dans un bureau, Mahsa Amini s’effondre après un échange avec une policière, selon une courte vidéo de surveillance diffusée par les autorités. La jeune femme originaire du Kurdistan iranien, qui se préparait à entrer à l’université, décède trois jours plus tard. L’État nie toute implication dans son décès.
Depuis le début de la vague de contestation provoquée par sa mort, « au moins 500 personnes ont été tuées et parmi elles, au moins 70 avaient moins de 18 ans, étaient des enfants », a affirmé, jeudi 16 mars, l’avocate iranienne et prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. Et d’ajouter : « Plus de 20 000 personnes ont été incarcérées pour avoir osé hausser le ton face au gouvernement ».
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