L’office du tourisme d’Arabie saoudite renonce à sponsoriser la Coupe du monde féminine

Le patron de la Fifa a annoncé jeudi qu’il n’y aurait pas de sponsor saoudien pour la Coupe du monde féminine de football 2023 (20 juillet-20 août). Une annonce dont se sont aussitôt réjouis les pays organisateurs, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, vent debout depuis la révélation de négociations avec l’Arabie saoudite.

Pas de sponsor saoudien pour la Coupe du monde féminine 2023. Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a annoncé jeudi 16 mars que l’office du tourisme d’Arabie saoudite avait renoncé à apporter son soutien financier à l’événement alors que les pays organisateurs, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, s’étaient insurgés contre un tel projet porté par un pays au bilan contestable en matière de droits des femmes.

« Il y a eu des discussions avec ‘Visit Saudi’, mais au final, cela n’a pas abouti à un contrat », a déclaré Gianni Infantino lors d’une conférence de presse après sa réélection à la tête de la Fifa.

« Rien de répréhensible »
« C’était une tempête dans un verre d’eau », a-t-il poursuivi en référence aux réactions notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande qu’avait suscitées en février l’annonce que le tournoi pourrait avoir un partenaire saoudien.

La Nouvelle-Zélande et l’Australie avaient alors réclamé « de toute urgence » des réponses de la Fifa, la fédération néo-zélandaise se disant même « choquée et déçue » que la Fifa ne l’ait pas consultée.

« La Fifa est une organisation constituée de 211 fédérations nationales, il n’y a rien de répréhensible à accepter des partenariats venant d’Arabie saoudite, de Chine, des États-Unis, du Brésil ou d’Inde », a insisté jeudi Gianni Infantino.

Les fédérations australienne et néo-zélandaise de football se sont félicitées de l’annonce de la Fifa.

« Nous saluons la clarification par la Fifa concernant Visit Saudi », a commenté dans un communiqué le patron de Football Australia, James Johnson. « L’égalité, la diversité et l’inclusion sont des engagements très importants pour Football Australia », a-t-il ajouté.

« Nous pensons qu’il est essentiel que tous les partenariats commerciaux s’alignent sur la vision et les valeurs des tournois dans lesquels ils sont impliqués », a pour sa part affirmé New Zealand Football.

« Les femmes méritent plus, bien plus »
Le président de la Fifa a par ailleurs indiqué que les primes allouées aux joueuses et les dédommagements versés aux clubs pour la Coupe du monde 2023 avaient triplé par rapport à l’édition 2019 (50 millions de dollars) pour atteindre 152 millions de dollars.

Il a toutefois critiqué avec virulence les diffuseurs TV, guère enthousiastes à l’idée de diffuser la Coupe du monde féminine: « S’ils nous proposent 100 millions (de dollars) pour la Coupe du monde masculine, ils nous proposent un million (de dollars) ou moins pour le tournoi féminin, et en même temps, ces diffuseurs critiquent la Fifa à propos de l’égalité hommes/femmes pour les primes », a-t-il souligné.

« Vous pouvez proposer 20 % de moins ou même 50 % de moins, mais pas 100 % de moins, les femmes méritent plus, bien plus, et nous sommes là pour nous battre à leur côté », a-t-il assuré.

AFP

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