République démocratique du Congo: nouvelles tueries de civils

Une vingtaine de civils ont été tués samedi dans deux attaques distinctes dans l’est de la République démocratique du Congo, où des combats ont par ailleurs repris entre l’armée et les rebelles du M23, a-t-on appris dimanche de sources locales.

Dans la province d’Ituri, la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), qui affirme protéger la tribu Lendu face à la tribu Hema, est accusée d’avoir attaqué samedi matin cinq villages du territoire de Mahagi.

«Pour l’instant nous avons compté 15 morts, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards», a déclaré à l’AFP Arnold Lokwa, responsable de la «chefferie» (regroupement de villages) de Panduru.

Dans la province voisine du Nord-Kivu, ce sont les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), affiliés au groupe jihadiste État Islamique (EI), qui sont accusés d’avoir tué au moins neuf personnes dans le village de Nguli, en territoire de Lubero.

Les victimes «ont été tuées à l’arme blanche, à coups de machettes et de couteaux, une dixième personne est grièvement blessée et deux enfants sont portés disparus», a indiqué à l’AFP Kambale Kamboso, le chef du village.

À l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils.

À l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC.

Dans un communiqué, l’armée a accusé la rébellion d’avoir attaqué au moins six de ses positions et de commettre de «récurrentes violations du cessez-le-feu».

Des habitants interrogés par téléphone signalaient des combats dans la soirée à Bihambwe, non loin de la cité minière de Rubaya.

Le M23 («Mouvement du 23 mars») est une rébellion majoritairement tutsi, soutenue par le Rwanda selon Kinshasa et des experts de l’ONU, qui s’est emparée depuis un an de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.

Après plusieurs annonces de cessation des hostilités non suivies d’effet, un cessez-le-feu aurait dû intervenir le 7 mars, mais n’a pas non plus été respecté.

Les combats s’étaient toutefois arrêtés quelques jours cette semaine, pendant que le M23 se retirait de villages où se déployaient des soldats burundais de la force envoyée dans la région par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC).

Les provinces de l’est de la RDC sont en proie depuis près de 30 ans aux violences de dizaines de groupes armés.

AFP

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