Alors qu’on passe le cap du troisième anniversaire du moment où la société s’est arrêtée à cause d’un certain coronavirus, deux facteurs donnent des raisons d’être optimiste pour la suite de cette pandémie —même si chacun d’eux est accompagné d’un bémol.
1) Aucun nouveau sous-variant dominant à l’horizon.
Depuis XBB.1.5 dans les derniers mois de 2022, aucun nouveau « rejeton » du variant Omicron n’a en effet montré de capacité à prendre la place des autres. Les suivis par l’analyse des génomes des virus ou par celle des eaux usées, là où ces suivis sont encore pratiqués, tendent à croire que la pandémie est bel et bien entrée dans une phase « endémique », c’est-à-dire un virus qui continue de circuler, mais sans produire de « vagues » majeures. C’est maintenant depuis novembre 2021 qu’on vit avec Omicron.
Le bémol: après trois ans, le SRAS-CoV-2 a réservé suffisamment de surprises pour qu’une mutation inattendue ne soit pas à exclure, surtout si on est voué à vivre avec lui pendant des années encore.
2) La combinaison vaccins-infections tient le coup.
En dépit de la baisse d’efficacité des vaccins, en 2022, face aux différents variants du virus, la vaccination a largement contribué à réduire les risques d’hospitalisation et de décès. Et dans les six derniers mois, plusieurs études ont montré que le système immunitaire offrait une meilleure protection contre les infections sévères s’il avait été exposé à la fois au virus et au vaccin.
Le bémol: Des gens continuent d’en mourir tous les jours. Rien qu’au Québec, on compte une moyenne de 3 ou 4 décès quotidiens. Aux États-Unis, environ 400, et ce chiffre est stable depuis des mois. C’est encore plus inquiétant dans ce dernier pays, où les résistances à la vaccination ont pris une couleur politique, avec pour résultat que ce nombre de décès est en ce moment plus élevé qu’à l’été 2021. Cela signifie qu’en l’absence d’un taux élevé de vaccination dans certaines communautés, le virus atteint inévitablement des gens âgés ou immunosupprimés.
C’est ce dernier point qui inquiète le plus les experts interrogés ces derniers jours, à l’occasion des trois ans du premier grand confinement. Non seulement le virus continue-t-il de circuler, mais notre désir de déclarer victoire rend les personnes les plus vulnérables encore plus à risque, puisqu’elles laissent, elles aussi, tomber la garde.
Agence Science-Presse