Une pratique sportive intensive, surtout chez un sujet peu entraîné, augmente les risques de problèmes cardiaques. Environ 500 morts subites pendant une activité sportive surviennent chaque année en France. Bilan cardiologique préventif, pratique de sport modérée… Quelques techniques peuvent vous aider à faire de l’exercice en toute sécurité et à prévenir l’arrêt cardiaque.
Pratiquer une activité physique régulière à un rythme modéré aide à maintenir un cœur en bonne santé et à diminuer les risques de troubles cardiaques. Mais une pratique intensive sans préparation graduelle peut favoriser un accident vasculaire cérébral (AVC), surtout chez les personnes – même les jeunes adultes – dont la santé cardiaque est déjà fragile.
Pourquoi les sportifs font des attaques cardiaques ?
La « mort subite du sportif » désigne le décès brutal d’un sportif pendant sa pratique. La grande majorité des morts subites dues au sport concerne des hommes d’âge moyen pratiquant un sport de loisir. Au-delà des différences de participation sportive, les femmes sont moins touchées : elles ne représentent que 5 % de l’ensemble des cas.
« Tout comme pour la mort subite en général, parmi les causes identifiées, la maladie coronaire reste prépondérante, représentant 75 % des pathologies identifiées », rapporte un article du Centre d’expertise mort subite (CEMS) de Paris publié en 2021 dans les Archives des maladies du cœur et des vaisseaux de la Société Française de Cardiologie (source 1).
En France, plus de 500 sportifs meurent chaque année d’un arrêt cardiaque au cours de l’effort physique, indique la Fédération française de cardiologie (source 2). « Souvent jeunes, plutôt de sexe masculin, les victimes semblaient pourtant jouir d’une excellente santé. L’activité sportive agit ici comme le révélateur d’une maladie cardiaque jusque-là ignorée ».
Les responsables : un exercice physique trop brutal et une maladie cardiaque ignorée
Comment expliquer ce phénomène ? « Paradoxalement, l’activité sportive peut exceptionnellement entraîner des complications cardiaques pouvant aller jusqu’à la mort subite. Certains auteurs vont jusqu’à parler d’un ‘paradoxe de l’exercice' », poursuit l’article du CEMS. »En effet, l’exercice physique – surtout lorsqu’il est important et brutal chez un sujet peu entraîné – peut déclencher un trouble du rythme ventriculaire lorsqu’il existe un substrat sous-jacent, c’est-à-dire une maladie cardiaque existante ».
Les décès de sportifs de haut niveau par arrêt cardiaque
La mort subite du sportif concerne aussi les sportifs de haut niveau. Tout le monde a déjà vu les images d’un sportif qui s’effondre soudainement en plein match. »Plusieurs cas d’athlètes de haut niveau, ayant présenté un arrêt cardiaque pendant une activité sportive, ont contribué à attirer l’attention sur ce phénomène et à instaurer une équivalence indue entre ‘mort subite pendant le sport’ et ‘mort subite du jeune athlète de compétition' », rapporte l’article du CEMS.
Comment éviter la mort subite du sportif ? Que faire ?
La prévention de la mort subite du sportif repose sur trois mesures : la visite médicale d’absence de contre-indication à la pratique sportive chez le patient, l’éducation des pratiquants aux règles de bonnes pratiques sportives, et la formation de la population aux gestes qui sauvent.
Pour commencer, il est donc important de suivre quelques règles de sécurité avant de se lancer dans la préparation d’un marathon ou dans l’augmentation du rythme des entraînements.
Si des proches de votre famille ont déjà souffert de troubles cardiaques, ou si votre hygiène de vie n’est pas des plus équilibrées (mauvais sommeil, tabac, malbouffe), consultez un médecin avant de commencer ou d’intensifier votre pratique sportive ;
Il est essentiel de se soumettre à une visite médicale en amont de toute pratique sportive intense, conseillé également la Fédération française de cardiologie. »Un électrocardiogramme fait au repos permet de déceler de nombreuses anomalies cardiaques ». L’objectif du bilan cardiologique : détecter la présence d’une pathologie qui puisse contre-indiquer la pratique de certaines activités sportives.
Chez les sportifs de haut niveau
Le suivi doit être plus complet, prévient la Fédération française de cardiologie. Il faut pratiquer chez un médecin cardiologue une échographie du cœur et un électrocardiogramme d’effort (test ou épreuve d’effort) qui donnent lieu à la délivrance d’un certificat d’aptitude à la pratique sportive de haut niveau. « C’est un document essentiel dont ces athlètes ne peuvent se passer car il peut engager la vie ».
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