L’Afrique peut souffler après l’accord russo-ukrainien sur les céréales

L’accord de juillet 2022 sur l’exportation des céréales ukrainiennes prolongé samedi 18 mars relève d’une bouffée d’oxygène pour l’Afrique. Même si Kiev et Moscou ne se sont pas entendus sur la durée de cette prolongation. – 120 jours pour l’Ukraine, 60 jours d’après la Russie – l’ accord qui permet aux navires de quitter les ports ukrainiens en toute sécurité est un soulagement aux Nations Unis.

Les approvisionnements alimentaires ont été particulièrement menacés dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique qui dépendent fortement des céréales ukrainiennes. D’après l’ONU, les prix des aliments de base ont augmenté de 30 % en moyenne dans ces régions.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, avait déclaré que 44 millions de personnes dans 38 pays étaient confrontées à des « niveaux d’urgence de la faim ».

« Les responsables de l’ONU s’inquiétaient pour la Corne de l’Afrique, où la sécheresse poussait déjà les pays vers la famine et où le manque de céréales ne faisait qu’aggraver la situation », explique Richard Gowan, de l’International Crisis Group, qui s’emploie à prévenir les conflits.

Aux Nations unies, le soulagement est palpable. Maïs et tournesol sont essentielles au Programme alimentaire mondial (PAM) qui achète principalement des grains ukrainiens pour les distribuer sous forme d’aide alimentaire.

C’est le cas pour la Somalie, l’Éthiopie ou encore le Soudan et le Kenya, des pays qui connaissent une sécheresse extrême et où la famine a fait sa réapparition.

Stabilité des prix
Les céréales ukrainiennes partent en majorité dans les pays riches et dans les pays émergents mais la détente sur les prix qu’a permis l’accord de juillet et que pérennise sa prolongation se fait ressentir principalement en Afrique et dans les pays à bas revenus.

Selon les chiffres des Nations unies, seul un quart des exportations alimentaires de l’Ukraine est destiné aux pays les plus pauvres du monde. 47 % sont destinées à des « pays à revenu élevé », dont l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas. 26 % sont destinés à des « pays à revenu moyen supérieur » tels que la Turquie et la Chine. 27 % sont allés dans des « pays à revenu faible ou moyen inférieur » comme l’Égypte, le Kenya et le Soudan.

Cette prolongation est la garantie d’une stabilité des prix et, pour un pays comme l’Égypte qui dépend à 80 % du blé russe et du blé ukrainien.

africanews

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