Le mystère de la mère de Léonard de Vinci enfin percé ?

Une nouvelle théorie concernant l’identité de la mère de Léonard de Vinci, le célèbre génie polymathe et emblème du Quattrocento, le XVᵉ siècle italien succédant au Moyen Âge, vient d’être proposée. Sa mère ne serait pas italienne et peut-être issue de la communauté des juifs des montages du Caucase.

On a eu des raisons de penser en 1995 suite à la publication d’un livre par Frances Wood, qui dirigeait alors le département chinois de la British Library à Londres, que Marco Polo était un mythomane qui n’a jamais mis les pieds en Chine. Voilà maintenant que l’on en a de penser que la mère de  non seulement n’était pas italienne mais qu’elle devait provenir du Caucase et plus précisément de la Circassie, une région en bordure de la mer Noire et qui s’étend grosso-modo de la Mer d’Azov jusqu’à la Géorgie. La beauté des femmes circassiennes était légendaire en Europe au moins du temps de Voltaire et de Lord Byron qui en parlaient comme d’esclaves très prisées dans les harems de l’Empire ottoman.

C’est également le statut que devait avoir la mère de Léonard de Vinci, esclave, voire objet sexuel, revendue de Byzance à Venise, puis finalement à Florence.

On ne peut qu’être initialement sceptique quant à cette théorie qui a fait l’objet d’un roman par celui qui la propose, un des grands spécialistes italiens de Léonard de Vinci, Carlo Vecce, également un spécialiste de la Renaissance et professeur à l’université de Naples.

Comme il le raconte lui-même dans un article du journaliste Antonio Sanfrancesco du site Il Libraio.it dont nous reprenons quelques informations, Vecce était lui aussi incrédule devant l’hypothèse déjà plus ou moins déjà avancée avant lui que Caterina, la mère de Léonard de Vinci, était une esclave venant des confins de la mer Noire et ne devait pas être identifiée avec une jeune paysanne toscane nommée Caterina di Meo Lippi.

Caterina, une esclave juive du Caucase ?

Vecce a voulu démontrer que cette théorie était fausse et involontairement, il vient d’apporter des preuves en ce sens qui l’ont fait changer d’avis. Comme le racontent également plusieurs articles de l’AFP à GEO, tout a changé avec la découverte dans les archives de Florence d’un document que l’on doit au père de Léonard, ser Piero da Vinci, alors notaire de familles de notables florentins.

 Comme l’explique Antonio Sanfrancesco, il s’agit d’un acte d’affranchissement pour une femme « identifiée comme « filia Jacobi eius schiava seu serva de partibus Circassie », fille d’un certain Jacob et originaire du plateau nord du Caucase où vit la population circassienne ». Or, comme l’explique aussi le journaliste, l’acte est daté du 2 novembre 1452, six mois après la naissance de Léonard le 15 avril, et mentionne bien une Caterina (incidemment, le nom Jacob laisse à penser, notamment aux Juifs des montagnes).

 On ne peut donc pas s’empêcher de penser que ser Piero a ainsi voulu libérer la mère de son fils. Bien sûr, comme l’explique un autre grand spécialiste de Léonard dans la vidéo ci-dessus, Paolo Galluzzi, on ne saura sans doute jamais de quoi il en retourne exactement car il faudrait pour cela faire des tests ADN, bien qu’il concède que la thèse de son collègue soit plutôt convaincante.

 Le plus étonnant dans cette histoire n’est peut-être pas tant l’origine de la mère de Léonard qu’un fait incontestable et certainement méconnu de beaucoup. La première réaction que l’on peut en effet avoir en apprenant cette théorie est qu’il s’agit d’un « grand foutage de gu… », des esclaves à Florence, en Europe, en plein Quattrocento ? Allons donc !

FUTURA

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