Le jeûne aurait des vertus bénéfiques. Cependant, attention à sa durée ! Lorsqu’il est trop long, les bénéfices sont inférieurs aux risques pris par la personne. La preuve avec cette étude menée chez des souris.
Le jeûne a le vent en poupe ! Il en existe différentes formes : uniquement de l’eau ou avec des boissons de type tisane et bouillons ou encore jeûne intermittent dans lequel certains repas sont maintenus et d’autres supprimés. Quels sont les effets d’un jeûne sur notre santé ? Si un jeûne ponctuel et modéré ne présente pas de dangers pour la santé, qu’en est-il des jeûnes prolongés ? C’est ce qu’une équipe de recherche a essayé de savoir en faisant des expériences de jeûne prolongé chez des souris. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Immunity.
Un mécanisme de sauvegarde de l’énergie
Les auteurs se sont particulièrement intéressés aux effets du jeûne sur le système immunitaire des souris. Pour ces animaux, le petit déjeuner est le repas le plus copieux de la journée. À peine quatre heures après avoir sauté le petit déjeuner, l’organisme murin mettait en place des mécanismes économiseurs d’énergie. Par exemple, la production des monocytes était mise au ralenti : 90 % des monocytes sanguins disparaissaient après quatre heures.
Les monocytes sont des globules blancs clés dans la réponse immunitaire en cas d’agression par des agents pathogènes. Ils sont normalement produits en continu dans la moelle épinière et c’est un mécanisme qui utilise beaucoup d’énergie. En ralentissant leur production, l’organisme des souris cherche à économiser de l’énergie, ne sachant pas pendant combien de temps il sera privé de nourriture.
Alors que la souris a faim, des neurones de son cerveau déclenchent la production de l’hormone du stress, la corticostérone. Larguée dans le sang, celle-ci entre en contact avec des monocytes. C’est un signal qui indique à l’organisme de ralentir la production de ces cellules très énergivore pour l’organisme. Les monocytes qui circulaient dans le sang se dirigent vers la moelle épinière pour entrer en hibernation.
LES TRAVAUX ONT ÉTÉ MENÉS CHEZ LA SOURIS.
Et lorsque le repas suivant arrive ?
Lorsque les souris avaient de nouveau de la nourriture à leur disposition, la production des monocytes repartait. Et au final, il y avait plus de monocytes circulants qu’avant le jeûne. Les monocytes précédemment en hibernation s’ajoutaient aux monocytes nouvellement produits. Mais ces monocytes anciens n’avaient pas les mêmes capacités que les monocytes nouvellement produits.
En effet, ces vieux monocytes étaient plus réactifs. En cas de contact avec un antigène, ils produisaient une quantité trop importante de protéines pro-inflammatoires, pouvant mener à un orage cytokinique. Cet excès d’inflammation soudain était contre-productif et ces souris avaient plus de mal à se défendre contre les infections que celles qui n’avaient pas connu un temps de jeûne.
Néanmoins, ces effets n’ont été observé qu’après des temps de jeûne importants (24 heures pour la souris, ce qui équivaut à plusieurs jours chez l’Homme). C’est donc a priori surtout lors des jeûnes prolongés qu’il faut être vigilant.
FUTURA