17 ans après sa disparition, la musique de Ali Farka Touré, maître du désert blues, continue d’influencer nombre de musiciens à travers le monde.
Ainsi sort donc Voyageur, un nouvel album posthume, le premier depuis l’incroyable Ali and Toumani, sorti en 2010 et récompensé aux Grammy Awards. Produit par Nick Gold de World Circuit avec Vieux Farka Touré, fils de Ali, Voyageur comprend également une participation de la chanteuse malienne, Oumou Sangaré, sur Bandolobourou, Sadjona et Chérie.
Les neuf morceaux présents sur ce disque reflètent l’engagement passionné du musicien pour la créativité et la diversité culturelle de son pays natal. Témoignage d’une vie passée en mouvement, ce disque navigue entre les scènes du désert de Tombouctou, les studios de West Hollywood, les salles de concert de Londres et de Tokyo, sans oublier les petits villages au bord du fleuve malien, où Ali Farka Touré était connu de tous.
Parmi ces titres, on retrouve Safari, titre typique de Ali Farka Touré, dans lequel lui et sa guitare djerkel sont soutenus par une calebasse et une flûte peule. Sambadio est présent en deux versions : l’une acoustique, à écouter au coin du feu, l’autre électrique, comprenant notamment une participation au saxophone de Pee Wee Ellis, connu pour ses collaborations avec James Brown. N’oublions pas non plus le morceau traditionnel Sadjona, initialement dédié aux chasseurs, wassoulou avant que Oumou Sangaré rende hommage au musicien.
Nick Gold décrit ces titres comme des «archives précieuses et privées». Elles lui ont été révélées avec parcimonie, parfois à contrecœur, sur une période de 25 ans. Ali Farka Touré savait exactement ce qu’il faisait. Il a donc progressivement transmis ces chansons au producteur.
Ainsi, elles atteindraient un jour un public mondial. Cependant, le musicien aimait garder les choses sur le fil du rasoir. Plusieurs de ces chansons ont donc été diffusées de manière spontanée entre des prises studios et ont été enregistrées sur le vif. Voyageur est une œuvre unique, témoignage de l’universalité et de l’immortalité de l’œuvre du musicien malien. Un disque à savourer, pour voyager à chaque écoute.
PULSE
