Une porte-parole du gouvernement rwandais a annoncé vendredi que Paul Rusesabagina, héros qui a inspiré le film « Hôtel Rwanda », serait libéré samedi, sa peine de prison de 25 ans pour « terrorisme » ayant été commuée.
L’opposant Paul Rusesabagina, héros qui a inspiré le film « Hôtel Rwanda », devrait être libéré samedi après que sa peine de prison de 25 ans pour « terrorisme » a été « commuée », a annoncé, vendredi 24 mars, une porte-parole du gouvernement rwandais à l’AFP.
La condamnation de Paul Rusesabagina datant de septembre 2021 a été « commuée par ordre présidentiel », a dit la porte-parole Yolande Makolo au sujet de cette affaire qui a suscité des réprobations internationales et de défenseurs des droits humains.
Il va pouvoir aller au Qatar puis aux États-Unis, une fois qu’il aura été libéré, a indiqué vendredi le gouvernement qatari. « La procédure pour son transfert au Qatar est en cours », a déclaré un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères. « Il ira ensuite aux États-Unis », a-t-il ajouté, au lendemain d’une visite du président Paul Kagame à Doha.
Cette nouvelle intervient moins de deux semaines après une annonce du président Paul Kagame selon laquelle des « discussions » étaient en cours concernant l’emprisonnement de l’opposant.
Les soutiens de Paul Rusesabagina estiment que son procès a été une imposture marquée par des irrégularités. Et sa famille insistait sur l’état de santé déclinant de l’homme de 68 ans.
Opposant à Paul Kagame depuis plus de 20 ans
Un tribunal avait maintenu sa condamnation en mai 2022, ainsi que la plupart de celles de ses 20 coaccusés, qui ont écopé de peines de trois à vingt ans de prison.
Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda » qui raconte comment ce Hutu modéré qui dirigeait l’hôtel des Mille Collines dans la capitale rwandaise a sauvé plus de 1 000 personnes durant le génocide des Tutsi en 1994.
Opposant depuis plus de 20 ans à Paul Kagame, qu’il a accusé d’autoritarisme et d’alimenter un sentiment anti-Hutu, Paul Rusesabagina a utilisé sa renommée hollywoodienne pour donner un écho mondial à ses positions.
Les défenseurs des droits humains accusent le Rwanda – dirigé d’une main de fer par Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 au cours duquel 800 000 personnes ont été tuées – de réprimer la liberté d’expression et l’opposition.
AFP