Embolie pulmonaire : les premiers symptômes à reconnaître pour réagir vite

Responsable de 10.000 décès par an, l’embolie pulmonaire est une affection à traiter le plus rapidement possible. Bien qu’elle soit discrète, certains symptômes doivent alerter et particulièrement les personnes présentant des facteurs de risque.

Chaque année en France, entre 65.000 et 130.000 personnes sont victimes d’une embolie pulmonaire avec 35.000 hospitalisations selon les chiffres de Santé Publique. Troisième maladie cardiovasculaire la plus fréquente en France, elle est également la troisième cause de décès après les maladies cardiovasculaires et les cancers en étant responsable d’environ 10.000 décès par an.

L’hiver est par ailleurs associé à une augmentation d’environ 20 % par rapport à l’été, du nombre de décès et de patients hospitalisés pour une embolie pulmonaire.

Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ?
L’embolie pulmonaire est l’obstruction, totale ou partielle, d’une artère pulmonaire ou de l’une de ses branches, par un caillot de sang ou plus rarement par d’autres substances pouvant former des emboles et bloquer une artère. Elle provoque des dommages au niveau du poumon atteint et la partie endommagée ne peut plus fournir d’oxygène à l’organisme.

Dans la plupart des cas, le caillot de sang aussi appelé thrombus, se forme dans les veines des membres inférieurs, une affection appelée phlébite : le thrombus adhère peu à la paroi veineuse et les risques de migration sont élevés.

Une embolie pulmonaire est-elle grave ?
L’artère pulmonaire transporte le sang du cœur aux poumons. Le sang s’enrichit de l’oxygène des poumons et repart vers le cœur. Lorsqu’une veine est bloquée par un embole, la personne peut ne pas avoir suffisamment d’oxygène dans le sang.

Ainsi, la gravité d’une embolie pulmonaire dépend de différents facteurs : le degré d’obstruction de l’artère pulmonaire, l’état de santé du patient, le délai avec lequel le diagnostic est posé.

Quels sont les premiers signes les plus courants ?
Les symptômes d’une embolie peuvent être peu évocateurs de l’affection, ils peuvent être minimes ou peu spécifiques, c’est une maladie discrète. Selon le Vidal, dans 40 à 50 % des cas, les symptômes sont absents.

Une personne victime d’une embolie pulmonaire, peut avoir progressivement de plus en plus de mal à respirer (respiration courte, plus rapide et superficielle), mais aussi se plaindre d’une douleur semblable à celle d’un point de côté, plus intense à l’inspiration.

Parmis les symptômes les plus courants, apparaissent soudainement :

_une douleur thoracique d’un côté (ou derrière le sternum) qui s’intensifie à l’inspiration ;

_une difficultés à respirer (dyspnée) qui entraîne une respiration rapide et courte ;

_une accélération du rythme cardiaque ;

_une toux et des crachats avec du sang.

D’autres symptômes peuvent être présents, souvent en cas d’embolie pulmonaire plus importante :

_un malaise, ou même une perte de connaissance ;

_une tension artérielle basse ;

_des signes périphériques de choc (marbrures des genoux, doigts et lèvres bleus, froideur des mains et pieds) ;

_un arrêt cardiaque.

Quels sont les symptômes plus rares pouvant évoquer une embolie ?
Plus rarement, d’autres symptômes peuvent être observés : un malaise, une fièvre légère, de l’anxiété. Si l’embolie pulmonaire est due à une phlébite de la jambe, celle-ci peut être légèrement enflée et douloureuse sur le trajet de la veine touchée par l’embolie.

Comment réagir lorsque ces symptômes sont observés ?
Lorsque des symptômes évocateurs d’embolie pulmonaire sont observés, en particulier chez une personne qui a des antécédents de phlébite, il est fortement recommandé d’appeler les services d’urgence (le Samu au 15 ou le 112). L’Assurance Maladie conseille d’installer la personne en position semi-assise et de l’empêcher de se lever ou de se déplacer en attendant les secours.

Quelles sont les complications d’une embolie ?
Dans les cas les plus graves, une embolie pulmonaire peut entraîner le décès.
Les emboles de grande taille (emboles pulmonaires massifs ou à haut risque) entraînent une obstruction telle que le cœur ne peut plus pomper suffisamment de sang dans les artères pulmonaires qui restent ouvertes, et la tension artérielle diminue. On parle alors d’embolie pulmonaire « massive », qui peut entraîner une insuffisance cardiaque, voire un arrêt cardiaque.

Lorsqu’une embolie n’a pas été détectée, des récidives sont observées dans 25 % des cas, rapporte le Vidal, celles-ci seraient souvent plus sévères et plus graves que le premier épisode d’embolie. Ces embolies non traitées peuvent alors provoquer une hypertension pulmonaire chronique, une pression sanguine anormalement élevée au niveau des artères pulmonaires qui crée un essoufflement chronique.

Fédération française de cardiologie

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