« Si l’intervention a été longue, c’est en raison des risques encourus sur place par les secours » commente le Samu 79 après les violences survenues à la manifestation anti-bassines à Sainte-Soline en Deux-Sèvres, samedi 25 mars.
Alors que deux manifestants qui ont participé samedi 25 mars à Sainte-Soline en Deux-Sèvres à la manifestation contre la construction de réserves d’eau destinées à l’irrigation des cultures (les bassines) sont toujours entre la vie et la mort, la polémique enfle autour du délai d’intervention des secours. Des manifestants, témoins des événements affirment que les secours ont été sciemment bloqués par les autorités, notamment la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée. Malgré les démentis sur la volonté de bloquer volontairement les secours, rien n’y fait, le doute persiste.
L’un des avocats de la Ligue des droits de l’homme a notamment dénoncé un délai trop long d’intervention des secours, affirmation corroborée par une soignante manifestante présente sur les lieux.
Ces témoignages repris par tous les médias sont formellement contestés par le Samu-Smur 79. Nous n’avons pas été obstrués dans l’exercice de notre fonction. Nous avons bien assuré les soins dans des circonstances particulièrement dangereuses pour nos équipes. Envoyer une ambulance en zone d’affrontements (appelée zone d’exclusion), avec de l’oxygène, n’est pas recommandé avec le risque d’explosion. Oxygène et explosifs ne font pas bon ménage. Au vu de la situation, nous avons pris le risque d’envoyer les secours sous protection pour prendre en charge les victimes a d’abord répondu sur les réseaux sociaux le Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU). La justice fera son travail et nous nous mettrons à sa disposition pour lui donner l’ensemble des informations nécessaires comme nous le faisons dans chaque enquête complète le Samu.
« L’équipe est là pour soigner, pas pour recevoir des projectiles »
Puis, ce mardi 28 mars sur les ondes de notre confrère France Inter, Farnam Faranpour, le directeur du Samu-Smur de Niort dont le service de secours était directement au coeur des événements a pris la parole pour préciser les faits.
Il n’y a pas eu d’empêchement par les forces de l’ordre. Nous avons eu beaucoup d’appels, certains étaient de faux appels. On nous a annoncé vingt patients à l’église Sainte-Soline. Une fois sur place, il n’y avait personne indique en préambule le médecin qui précise à propos du blessé : Il a fallu situer la victime, la géolocaliser, ce qui n’est pas facile en plein champ. Il y a eu un premier appel pour les pompiers, ils se sont déplacés, ils n’ont pas trouvé. Et de compléter : Dans les zones d’affrontements, on n’envoie pas d’équipe médicale. Les soignants sont là pour soigner les gens, pas forcément être visés par les projectiles.
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