En février 2023, une vaste enquête menée par Le Monde et 17 autres médias révélait l’étendue de la contamination du continent européen aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Ces « polluants éternels » jugés toxiques par les experts sont réputés pour persister des milliers d’années dans l’environnement. L’Île-de-France fait partie des zones géographiques touchées.
Des contaminations détectées à Paris et en petite couronne
La « carte de pollution éternelle » créée dans le cadre de cette enquête collaborative permet de mesurer l’ampleur de la contamination au PFAS. À la suite de prélèvements réalisés dans l’eau, le sol ou encore dans des organismes vivants, les enquêteurs ont pu déterminer les cas de contamination avérés, où la présence de PFAS excède ou égale 10 nanogrammes par litre (ng/l).
À Paris, trois cas de contaminations ont été relevés : sur les eaux de surface du canal Saint-Martin en 2006, dans l’eau potable du quartier latin en 2015 ou encore à la surface de la Seine, dans le 12e arrondissement, en 2022.
Dans le Val-de-Marne plus d’une dizaine de sites sont sujets aux contaminations : à Fresnes, à Choisy-le-Roi, à Saint-Maur-des-Fossés ou encore Joinville-le-Pont. Ces taux excédant 10 nanogrammes par litre ont principalement été mesurés dans les eaux de surface entre 2010 et 2022.
En Seine-Saint-Denis, deux sites ont été détectés comme contaminés. Au Blanc-Mesnil (La Morée) et à Noisy-le-Grand (Usine Neully/Noisy). Le département compte par ailleurs deux sites industriels où l’usage de PFAS est documenté : à Fluorotechnique (Montreuil) et DEMGY SPN (La Courneuve), deux usines de fabrication de produits en caoutchouc et en plastique.
« Hot spots de contamination »
Dans les Hauts-de-Seine deux sites font état de niveaux de contamination inquiétants. À Villeneuve-la-Garenne, un taux de 334 ng/l a été relevé dans les eaux souterraines d’un point d’eau en 2022.
À Clichy, la concentration de PFAS atteint 206 ng/l sur un échantillon d’eau potable prélevé en 2014. Ces deux lieux constituent des « hot spots de contamination » selon les termes des enquêteurs, c’est-à-dire des sites où les concentrations sont si élevées qu’elles sont jugées dangereuses pour la santé.
Selon Le Monde, deux millions de Français, seraient sujets à des pathologies (cancers, baisse de la fertilité, problèmes cardio-vasculaires…) en raison d’une exposition à ces substances.
actu