Le nouveau chatbot Bard de Google est disponible depuis une semaine sur liste d’attente, uniquement en anglais et avec des restrictions géographiques. Futura l’a testé et vous explique comment y accéder, ainsi que son fonctionnement.
La semaine dernière, Google a enfin ouvert un test public de son chatbot Bard, un rival direct à ChatGPT d’OpenAI et de l’agent conversationnel du nouveau Microsoft Bing. Contrairement à ces derniers qui sont basés sur le grand modèle de langage (LLM) nommé GPT, Bard utilise le modèle LaMDA, développé par Google. Et contrairement à ChatGPT, mais tout comme Bing, ses données sont à jour et il peut utiliser des informations trouvées sur le Web en temps réel.
Pour accéder à Bard, il faut remplir certains critères. Tout d’abord, il faut disposer d’un compte chez Google. Si vous n’en avez pas, vous pouvez en créer un gratuitement. Il faut également avoir plus de 18 ans, et il faut maîtriser l’anglais, la seule langue disponible à l’heure actuelle. Vous devrez aussi vous connecter depuis les États-Unis ou le Royaume-Uni, les deux seuls pays où le chatbot est disponible à ce stade.
GOOGLE BARD INDIQUE TOUJOURS, À TORT, QUE LA PREMIÈRE PHOTO D’UNE EXOPLANÈTE A ÉTÉ PRISE EN 2022.
Un VPN est nécessaire depuis la France
Pour tester Bard, il faut donc soit déménager, soit utiliser un VPN. Les nombreux VPN payants fonctionnent à merveille, mais vous pouvez également utiliser le VPN gratuit intégré au navigateur Opera, en sélectionnant comme emplacement « Amériques ». Enfin, la dernière condition avant de pouvoir discuter avec l’IA est de s’inscrire sur la liste d’attente. Pour cela, rendez-vous à l’adresse bard.google.com et cliquez sur « Join waitlist ». Ensuite, il faut patienter. Dans notre cas, l’attente a duré cinq jours, ce qui a été beaucoup plus rapide que la liste d’attente pour le nouveau Microsoft Bing. Vous recevrez un e-mail une fois votre compte autorisé à utiliser le chatbot.
À la première connexion, le site affiche un avertissement que Bard est une expérimentation. Google prévient que les réponses peuvent être erronées, et affiche même en bas de la fenêtre que les informations peuvent être choquantes et ne représentent pas les opinions de Google.
Si vous avez déjà utilisé ChatGPT, l’interface de Bard sera très familière. Il s’agit tout simplement d’une fenêtre de discussion. Saisissez votre question en anglais, et l’agent conversationnel vous répondra. Vous pourrez ensuite affiner votre demande, apporter des informations supplémentaires, ou passer à une autre question sans rapport. Bard gardera en mémoire les précédents échanges comme contexte pour la suite. Contrairement à ChatGPT, Bard n’utilise pas de multiples onglets séparés pour l’historique de conversations, tout est enregistré dans la section « Bard Activity ». Pour mettre fin à une conversation et en commencer une nouvelle, il faut cliquer sur « Reset chat ».
MÊME EN ÉTANT CONNECTÉ À INTERNET, GOOGLE BARD NE SAIT PAS RÉPONDRE À TOUTES LES QUESTIONS.
Une IA qui n’a pas toujours réponse à tout
Tout comme ChatGPT, Bard réserve quelques surprises. En l’occurrence, il n’est pas capable de répondre à certaines questions relativement simples. Comme il n’accepte que l’anglais, demandez-lui par exemple de vous citer tous les présidents ou tous les États des États-Unis. Le chatbot se contente de vous répondre qu’il ne peut pas vous aider. De même, lorsque vous lui demandez quelle est la première photo prise d’une exoplanète, il continue de répondre celle du télescope spatial James-Webb, prise le 1er septembre 2022. Il s’agit en réalité de la première photo prise d’une exoplanète dans le moyen infrarouge. La toute première photo d’une exoplanète date de 2004… Google avait pris un tollé pour cette erreur lors de l’annonce de Bard en février, et le problème n’est toujours pas corrigé.
En cas de doute sur la véracité des informations, chaque réponse intègre un bouton « Google it », qui permet de lancer une recherche classique sur Google. Vous pouvez également cliquer sur le pouce vers le haut ou le bas, afin de donner votre avis sur la qualité de la réponse et aider à mieux entraîner l’IA. Le bouton « actualiser » permet de lui demander une réponse différente à la question. Enfin, n’oubliez pas de faire attention à ne pas envoyer d’informations sensibles. Google collecte les données et les utilise pour entraîner l’intelligence artificielle. La firme déclare spécifiquement dans la FAQ : « Veuillez ne pas inclure d’informations permettant de vous identifier ou d’identifier d’autres personnes dans vos conversations avec Bard. ».
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