Nabil Benabdallah : Sans réformes profondes, le gouvernement ne viendra pas à bout de l’inflation

Dans un contexte social tendu, toutes les occasions sont bonnes pour l’opposition pour décocher ses flèches à l’endroit du gouvernement. Nabil Benabdallah, SG du Parti du progrès et du socialisme, n’a pas dérogé à cette règle. Lors de son passage mardi à l’émission «Point à la ligne», diffusée sur la première chaîne nationale, il a vivement critiqué la gestion par le gouvernement du dossier de la cherté de la vie. pour lui, sans réformes profondes et sans courage politique, l’inflation restera invincible.

Comme il fallait s’y attendre, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohammed Nabil Benabdallah, n’a pas manqué son passage à l’émission télévisée «Point à la ligne» diffusée sur la première chaîne nationale dans la soirée du mardi pour fustiger l’action de l’Exécutif. Le chef du PPS, l’une des quatre formations politiques rangées dans l’opposition, a accusé ainsi l’Exécutif «de manquer de courage politique et de manquer de volonté pour mener des réformes difficiles, certes, mais nécessaires pour sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens».

«Il faut avoir le courage de dire que la gestion actuelle du gouvernement est dépourvue d’une vision claire et précise, et ne propose aucun plan sérieux pour sortir de la crise, hormis quelques mesurettes isolées qui ne peuvent en aucun cas faire face au caractère exceptionnel de la situation économique et sociale actuelle», a martelé M. Benabdallah.

https://youtu.be/ZsYZJRkuUKM?t=7

Benabdallah déplore l’absence de vision claire du gouvernement

Tout au long de l’émission, le responsable partisan a exprimé sa forte préoccupation de la détérioration de la situation sociale et de la baisse continue du pouvoir d’achat de la majorité des citoyens, en particulier les couches pauvres et les franges démunies, dont les souffrances se sont exacerbées à cause de la combinaison des facteurs liés à la hausse des prix des produits de premières nécessité, notamment les produits agricoles, et la stagnation de leurs revenus, voire la perte parfois de leur emploi suite au ralentissement du taux de croissance économique.

«Les derniers chiffres communiqués par le HCP donnent froid dans le dos. Alors que l’on s’attendait à la création de 200.000 emplois comme promis dans le programme gouvernemental, on est surpris d’apprendre que 23.000 postes d’emplois ont été supprimés en 2022. De même, les rapports d’Ahmed Lahlimi font état d’une baisse de l’ordre de 1% du taux d’activité des femmes, passant de 17,4 à 16,4%, et d’un élargissement important de l’assiette des personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté suite à l’appauvrissement de 3,6 millions de familles.

Mais que fait le gouvernement pour gérer toutes ces complications de l’étape ? Rien ! mis à part quelques promesses et quelques passages devant les caméras pour simuler des opérations de contrôle des marchés», a souligné le même intervenant.

Relèvement du taux directeur et spirale inflationniste

Dénonçant par ailleurs l’approche unilatérale adoptée par l’actuel gouvernement qui refuse de tenir compte des propositions formulées par l’opposition pour juguler l’inflation et freiner la hausse continue des prix, M. Benabdallah a rappelé le plan de réforme proposé par son parti à ce sujet. «Une véritable feuille de route qui tend à lutter contre toutes les formes de rente et à promouvoir la transparence dans toutes les relations commerciales», a-t-il précisé.

S’agissant des axes de cette réforme, le secrétaire général a indiqué qu’ils portent essentiellement sur la révision de l’outil fiscal à travers la réduction du taux d’imposition de certaines matières, notamment les hydrocarbures, le plafonnement temporaire des prix lorsque ces derniers atteignent des seuils important, en recourant à l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence.

Le PPS propose également de plafonner les marges bénéficiaires des distributeurs de carburant, d’accélérer la mise en place du Registre social unifié afin de soutenir les ménages les plus démunis et la mise en place d’un véritable dispositif de contrôle des chaînes de commercialisation des produits de base pour lutter contre la spéculation. «La lutte contre la hausse des prix doit s’appuyer sur une approche globale qui prévoit des réformes profondes de l’économie.

Sans cette volonté, l’inflation deviendra un phénomène structurel et le relèvement du taux directeur opéré récemment par la Banque centrale n’aura aucun effet à lui seul sur cette spirale inflationniste», a-t-il fait remarquer.

Réforme de la Caisse de compensation

Sur un autre registre, le secrétaire général du PPS a mis en garde contre le lancement de la réforme de la Caisse de compensation sans la mise en place de mesures d’accompagnement pour gérer la transition et soutenir le pouvoir d’achat des plus démunis, qualifiant l’entreprise d’une telle démarche, dans le contexte actuel, de «folie politique» et d’une aventure qui pourra menacer la paix sociale.

Sur ce même volet, le même responsable s’est interrogé sur le retard accusé par le gouvernement dans la mise en œuvre de l’aide directe aux ménages prévue à partir de 2022. «Nous ne sommes pas contre la réforme de la Caisse de compensation, mais nous insistons sur la nécessité de devoir mettre en place des garde-fous pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens lorsque les prix prennent leur envol. Nous avons mis en place certaines mesures lorsque le PPS faisait partie du gouvernement précédent.

Il s’agit notamment de l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence que le gouvernement actuel refuse de déployer pour maîtriser l’envolée des prix», souligne-t-il.

lematin

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