Le Conseil des ministres de l’Union monétaire Ouest africaine a ouvert sa première session ordinaire pour l’année 2023. Le nouveau président Adama Coulibaly qui a prononcé le discours d’ouverture a révélé les points sur lesquels devront porter leurs échanges.
Au titre de la Bceao, dit-il, le Conseil examinera d’abord le rapport sur la situation économique et monétaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) au 31 décembre 2022. Dans la foulée, les membres du Conseil vont se prononcer sur le projet de convention régissant la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) et son annexe ainsi que le projet de loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Par ailleurs ministre en charge de l’économie et des finances de la Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly a souligné que le projet de loi susvisé est l’instrument de transposition dans l’ordonnancement juridique internes de nos Etats, de la directive relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, qui fait l’objet d’une proposition conjointe de l’Uemoa et de la Bceao.
« Nous procéderons également à la nomination d’un représentant des Etats membres au sein du Comité de stabilité financière dans l’Uemoa, ainsi qu’à l’approbation des comptes de la Bceao pour l’exercice 2022 et à l’affectation du résultat financier de la Banque pour l’exercice 2022 », a dit le successeur du togolais Sani Yaya.
Le Conseil des ministres se prononcera aussi sur le rapport annuel 2022 de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad). Il procédera à l’approbation des comptes annuels pour l’exercice clos le 31 décembre 2022 ainsi qu’à la modification des statuts de cette institution.
En ce qui concerne, la Commission de l’Uemoa, le président du Conseil a souligné que leur réflexion se portera sur le projet d’acte de nomination de Conseillers de la Cour des comptes de l’Union ainsi que le projet de décision portant adoption du Programme Régional de Développement de l’Economie Numérique (PRDEN) de l’Uemoa et le projet de décision portant modalités de mise en œuvre dudit programme.
Dynamisme de l’activité économique en décembre 2022
L’activité économique de l’Union sur un an est restée dynamique au quatrième trimestre 2022 avec une progression de 5,4 % du PIB après une hausse de 5,7 % notée le trimestre précédent.
Cette évolution de l’activité a été portée par celle de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs. L’inflation au niveau de l’Union a amorcé une décélération au quatrième trimestre 2022 pour s’établir à 7,8 % contre 8,4 % un trimestre plus tôt.
Cette décélération du niveau général des prix, a-t-il relevé, est imputable aux actions menées par les autorités nationales et monétaires ainsi qu’à la baisse du rythme de progression des prix des produits alimentaires de la campagne 22-23, dont la production est en hausse de 15,9 % contre une baisse de 13,1 % l’année précédente.
Selon M. Coulibaly, le déficit budgétaire s’est établi à 6,4 % du PIB à fin décembre 2022, contre 5,4 % du PIB un an auparavant. Le financement de ce déficit public a été notamment assuré par la mobilisation de ressources sur le marché financier régional et, dans une moindre mesure, auprès des partenaires extérieurs.
Alerte sur la détérioration des indicateurs de la stabilité extérieure de l’Union
« (…) je voudrais appeler notre attention sur la détérioration marquée en 2022 des indicateurs caractéristiques de la stabilité extérieure de l’Union », a soutenu le président du Conseil des ministres de l’Umoa.
En effet, a-t-il dit, sur l’ensemble de l’année 2022, le déficit courant s’est établi à 7,7 % du PIB après 5,6 % en 2021. Cette détérioration des comptes extérieurs intervient dans un contexte de renchérissement des produits alimentaires et énergétiques sur les marchés mondiaux, conjugué avec un repli des flux nets de capitaux au titre du compte financier.
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