La recherche de la « nouvelle frontière de la narration » n’aura pas duré bien longtemps chez Disney. Le groupe a en effet fermé son département dédié au métaverse créé… il y a un peu plus d’un an. Les 50 employés de cette équipe ont été remerciés.
Bob Chapek, qui était encore le patron de Disney, avait déclaré que le métaverse représentait pour le groupe de divertissement une « nouvelle frontière » pour la narration. En février 2022, il embauchait Mike White, ancien directeur produit de l’entreprise, pour superviser la nouvelle division chargée de « créer un paradigme entièrement nouveau dans la façon dont le public est engagé avec nos histoires ». Dans la foulée, une cinquantaine d’employés rejoignaient l’équipe.
Fermeture de la division chargée de développer le métaverse
Mais les choses ne se sont pas déroulées aussi bien qu’espéré non seulement pour Bob Chapek, mais aussi pour Disney dans son ensemble. Le premier a été remplacé en raison de sa piètre performance par son prédécesseur, Bob Iger, revenu aux affaires afin de redresser la barre du navire mal en point. Quant à l’entreprise elle même, elle fait face à un sérieux dégraissage, avec un plan social de 7.000 postes à supprimer. Selon le Wall Street Journal, la dissolution de l’initiative métaverse est liée de près à cette coupe franche dans les effectifs.
Seul rescapé, Mike White demeure au sein de la société. Il était aussi impliqué dans le développement d’une offre inspirée par Amazon Prime, autrement dit un abonnement aux différentes plateformes Disney (Disney+, applications mobiles, parcs d’attraction, etc.). Ce projet tombe également à l’eau.
Pour ce qui concerne le métaverse, Disney pourrait continuer à s’y intéresser. L’an dernier, Bob Iger investissait dans la start-up Genies Inc., qui vend des outils permettant aux utilisateurs de créer des avatars à utiliser dans les mondes virtuels. Il est même au conseil d’administration de la start-up. Mais les temps sont plus difficiles pour explorer de nouvelles activités : les actionnaires font pression sur Disney pour réaliser des économies (des coupes de 5,5 milliards de dollars ont été annoncées en février), alors que le streaming continue de peser lourd dans les comptes.
Au-delà du seul cas Disney, le concept de métaverse en lui-même semble plus en difficulté ces derniers mois. La popularité de ces univers virtuels est encore modeste, tandis que la technologie n’est pas encore au point. Meta a injecté des milliards de dollars et énormément de ressources, sans vraiment convaincre à l’heure actuelle. L’entreprise a indiqué qu’il s’agissait d’un projet sur plusieurs années, le retour sur investissement n’est donc pas pour demain.
Disney a pourtant de quoi s’imposer dans le métaverse, avec son catalogue de licences et ses personnages connus de tous. Mais les intégrer dans des expériences de réalité augmentée et virtuelle n’a rien d’évident, surtout avec la volonté de les rentabiliser par la suite.
WSJ