DENGUE, ZIKA, CHIKUNGUNYA: VERS UNE « AUGMENTATION DES CAS » EN FRANCE

TO GO WITH AFP STORY BY EMMY VARLEY - This handout picture released on March 26, 2013 by EID Mediterranee shows an Aedes albopictus or Asian Tiger Mosquito. The Asian Tiger Mosquito appeared in France in 2004 in the Alpes-Maritimes southern department and has increasingly spread each year ever since, according to French entomologist Jean-Baptiste Ferre, working at the interdepartmental organisation for the control of nuisance mosquito in Mediterranean natural spaces (EID). AFP PHOTO / EID Mediterranee = RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / EID Mediterranee" - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS =

Il faut s’attendre, dans les années à venir, à une hausse des cas de dengue, Zika et chikungunya, maladies transmises par des moustiques « vecteurs » désormais largement implantés sur le territoire national, prévient le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).

Dans un avis de 60 pages publié mercredi sur « les risques sanitaires de la dengue et autres arboviroses » (des virus transmis notamment par des moustiques), l’ex-conseil scientifique rappelle que les territoires tropicaux français y sont confrontés de manière récurrente.

Mais depuis quelques années, la métropole enregistre aussi un nombre croissant de cas autochtones (c’est à dire ne provenant pas d’une contamination hors du territoire) et de foyers de ces virus.

Ce mercredi, l’OMS a également alerté sur ce sujet. Raman Velayudhan, qui coordonne l’initiative de l’OMS sur la dengue et les arbovirus, a demandé aux pays d' »être sur le qui-vive » pour détecter la propagation des maladies afin d' »éviter toute épidémie majeure ».

« Bientôt tout l’hexagone sera touché par le moustique tigre »
En cause, les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus (communément appelé le moustique tigre). Depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par 10 et l’été dernier, la métropole a connu 65 cas de dengue autochtone, rappelle le Covars.

En métropole française, il n’a pas été observé de forme grave de la maladie, à ce jour, contrairement aux territoires ultra marins où les populations sont exposées de façon récurrente.

L’OMS insiste de son côté sur le rôle du changement climatique dans cette propogation, car il « a joué un rôle clé en facilitant la propagation des moustiques vecteurs », a déclaré Raman Velayudhan. « Avec le changement climatique, les moustiques et ces maladies se sont multipliés… en altitude et en latitude », a déclaré sa collègue Diana Rojas Alvarez, chargée de la lutte contre le chikungunya et le Zika, qualifiant la situation d' »alarmante ».

« La hausse des cas est inéluctable en raison de l’augmentation des voyages et du changement climatique », a relevé Didier Fontenille, entomologiste, l’un des auteurs du rapport du Covars, lors d’un point presse. « Bientôt tout l’hexagone sera touché par le moustique tigre. Quant à Aedes aegypti, il est résistant aux insecticides, ce sont deux très mauvaises nouvelles », a-t-il ajouté.

Selon le Covars, ces maladies virales « pourraient devenir des problèmes de santé publique en métropole ».
« On doit prendre le risque au sérieux »
L’organisation prochaine de grands évènements sportifs internationaux en métropole (notamment les JO 2024), qui engendrent d’importantes migrations de populations venant du monde entier, « renforce les risques de survenue de foyers de dengue, Zika et chikungunya », ajoute-t-il.

« On était déjà débordé avec 65 cas. Si l’an prochain il y en a 300, on ne pourra pas faire face, il va falloir s’adapter », a prévenu Didier Fontenille.

Si la France a un système de surveillance, de détection, de gestion de ces maladies considéré comme « performant », il reste « perfectible », en particulier en métropole, estime le Covars. Manque notamment une « coordination nationale » permettant d’être informé de la situation des autres régions.

« On n’est pas dans un scénario catastrophe mais on doit prendre le risque au sérieux par des campagnes de prévention ou une meilleure organisation des acteurs », a conclu la présidente du Covars, Brigitte Autran, lors du point presse.

AFP

You may like