Un homme meurt de la rage malgré le traitement et le vaccin, un cas rarissime

Un homme de 80 ans est mort de la rage malgré l’administration du traitement de post-exposition dans les temps. Que s’est-il passé ?

Un homme de 84 ans est mort de la rage aux États-Unis alors qu’il avait reçu le traitement prophylactique post-exposition (PPE) avant l’apparition des premiers , la condition sine qua non pour que le  de la rage soit neutralisé à temps. L’organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le PPE est efficace dans 100 % des cas, alors que s’est-il passé  ?

Une morsure de chauve-souris fatale

Tout commence le 27 juillet 2020 quand l’habitant du Minnesota se réveille avec sur la main une morsure de chauve-souris argentée (Lasionycteris noctivagans), une  présente presque partout aux États-Unis. Le 30 juillet 2020, l’animal est testé positif pour le virus de la rage.

Ce même jour et alors que le patient n’avait aucun symptôme, les médecins lui administrent le dispositif de  post-exposition, une injection d’ humains antirabiques à proximité de la plaie, puis en intramusculaire pour vider les restes éventuels dans la seringue. En supplément, le patient a été vacciné contre la rage ; trois doses injectées, le troisième, le septième et le quatorzième jour après la . Sa femme, qui dormait à ses côtés le soir de la morsure, a aussi été traitée.

Cinq mois plus tard, le 7 janvier 2021, le patient présente des premiers symptômes préoccupants : une  intense sur le côté droit du visage. En une semaine pendant laquelle il fait plusieurs visites chez les médecins qui ne parviennent pas à le soigner, son état se dégrade de plus en plus : douleurs au visage toujours plus forte, paralysie, faiblesse générale, problème de déglutition, , vomissements… Il meurt le 22 janvier 2021, sans que les médecins ne puissent rien faire.

Une chauve-souris argentée (<em>Lasionycteris noctivagans</em>). © Larisa Bishop-Boros, CC BY-SA 3.

UNE CHAUVE-SOURIS ARGENTÉE (LASIONYCTERIS NOCTIVAGANS). 

Un cas de rage malgré les traitements

Malgré sa morsure de , les médecins ne soupçonnent pas immédiatement la rage puisque le patient avait reçu le traitement post-exposition qui est censé neutraliser le virus. Pourtant, il est bien mort de la rage. Les analyses de sa  et de son liquide céphalorachidien révèlent la présence de l’ du virus de la rage ainsi que des anticorps antirabiques. À l’autopsie, le  présente les caractéristiques d’une méningo-encéphalite causée par la rage. Les auteurs de l’étude parue dans Clinical Infectious Disease notent qu’il s’agit « du premier cas rapporté d’un échec de PPE contre la rage dans l’hémisphère Ouest ».

L’âge avancé du patient et la présence de  auraient pu compromettre l’efficacité du traitement PPE et du vaccin contre la rage, malgré son pouvoir immunogène très fort. Pourtant, aucune des comorbidités identifiées chez le patient n’est connue pour provoquer une . Des examens sanguins réalisés avant la mort de l’octogénaire ont mis en évidence une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (ou GMSI ou MGUS en anglais) qui aurait pu altérer la réaction immunitaire initiée par le . Ce trouble de l’ non diagnostiqué semble être responsable de l’échec du traitement antirabique. 

futura

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