Consensus, le moteur de recherche qui trouve des publications scientifiques pour répondre à vos questions

À l’heure de la désinformation et des approximations, étayer sa réflexion avec des sources scientifiques ayant fait consensus reste le meilleur des réflexes à adopter. Et ce n’est pas la peine de demander à un chatbot comme ChatGPT pour trouver des références indiscutables, puisque l’IA est capable de générer d’elle-même des citations de travaux scientifiques qui n’existent pas.

Obtenir des réponses fiables émanant d’études scientifiques validées, c’est ce que propose un moteur de recherche portant le nom circonstancié de Consensus. Avant de pouvoir l’utiliser, il faut d’abord se créer un compte via une adresse e-mail, ou un compte Facebook ou Google.

Ensuite, sur la page d’accueil, dans le champ de recherche, il suffit de lui poser une question en anglais, pour qu’il aille faire le tour des publications scientifiques réputées comme fiables et dresse une liste de résultats. Piocher dans des bases de données de publications issues de labos, ce n’est pas une nouveauté. C’est d’ailleurs ce que propose depuis longtemps Google Scholar.

Mais dans le cas de Consensus, l’outil ne se limite pas à afficher des résultats de travaux de recherche difficiles à interpréter par le néophyte. Son IA embarquée sait aussi générer une synthèse à partir des articles pertinents pour répondre à la question posée. Pour cela, il suffit de cliquer sur l’interrupteur « Synthétiser ». Le moteur de recherche peut tout aussi bien extraire le résumé d’une étude.

Dans tous les cas, lors de notre test, nous avons pu remarquer qu’il vaut mieux qu’il y ait vraiment consensus scientifique et que le sujet soit précis si l’on souhaite obtenir des sources cohérentes. Nous avons également testé ses réponses sur un sujet qui a plutôt fait polémique tout au long de la pandémie, avec tous les excès que l’on a pu connaître à cette époque. Et là… surprise !

Le moteur de recherche est capable de créer une synthèse des différents travaux pouvant répondre à une question précise. Pour montrer le niveau de consensus sur un sujet, il élabore également un compteur de consensus. Le hic, c’est que celui-ci ne se base que sur les seuls 15 premiers résultats de publications. Un vrai problème, lorsque ces derniers ne font justement pas consensus. © Futura

LE MOTEUR DE RECHERCHE EST CAPABLE DE CRÉER UNE SYNTHÈSE DES DIFFÉRENTS TRAVAUX POUVANT RÉPONDRE À UNE QUESTION PRÉCISE. POUR MONTRER LE NIVEAU DE CONSENSUS SUR UN SUJET, IL ÉLABORE ÉGALEMENT UN COMPTEUR DE CONSENSUS. LE HIC, C’EST QUE CELUI-CI NE SE BASE QUE SUR LES SEULS 15 PREMIERS RÉSULTATS DE PUBLICATIONS. UN VRAI PROBLÈME, LORSQUE CES DERNIERS NE FONT JUSTEMENT PAS CONSENSUS. 

Des erreurs de jeunesse ?

À la question : « est-ce que l’hydroxychloroquine (HCQ) est efficace pour traiter la Covid-19 ? », le moteur de recherche est resté assez nuancé et a mis en avant des publications allant dans le sens d’une certaine efficacité alors que depuis maintenant trois ans, de nombreux travaux scientifiques solides ont prouvé le contraire. Il faut également souligner que les premières sources listées datent de 2020.

Il met aussi en avant beaucoup d’articles pré-publiés. Toujours sur ce sujet, certaines sources sont qualifiées comme rigoureuses alors que la communauté scientifique sait bien que ce n’est pas le cas. Sur ce même sujet, le premier résultat émane, par exemple, de News Microbes and News Infection, une publication dont le responsable est un collaborateur bien identifié de Didier Raoult.

Enfin, si l’on consulte le compteur de consensus affiché par l’outil (Consensus meter), il apparaît qu’au final cette évaluation n’est réalisée que sur les seuls 15 premiers résultats alors qu’il y a eu des centaines de publications sur le sujet.

Mais comme Consensus est accessible en version bêta, on peut considérer qu’il s’agit pour le moment d’erreurs de jeunesse. Tout n’est pas négatif, puisque sur bien d’autres sujets, le moteur de recherche s’en tire beaucoup mieux.

FUTURA

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