Toulouse, pour l’histoire

Passé sous sa forme actuelle en 1979, le Téfécé n’avait jamais connu pareil moment de gloire : une finale de coupe de France. Une anomalie dans l’histoire du foot français qui est désormais réparée. En attendant plus ?

Il n’y avait qu’à voir la pelouse de la Beaujoire prise d’assaut, mercredi soir après la victoire des Canaris face à Lyon (1-0), pour mesurer le bonheur que procure une qualification en finale de coupe de France. Même lorsqu’il s’agit de la deuxième consécutive. Vingt-quatre heures plus tard, le moment est encore plus fort pour Toulouse, qui n’a connu cette joie qu’à une seule reprise, en 1957.

Et encore, le club a eu le temps de changer deux fois d’appellation entre temps (le premier TFC disparaissant pour être remplacé par l’US Toulouse en 1970, renommé à nouveau TFC en 1979). Soixante-six ans plus tard, la quatrième ville de France va pouvoir goûter à nouveau à une finale nationale.

Déjà dans les annales

« Pour nous et pour les supporters, ça reste un événement important », savourait Philippe Montanier, finaliste malheureux de la compétition en 2014 avec Rennes, au coup de sifflet final. Un événement dont les presque 800 supporters violets présents au parc des Sports ainsi que les milliers d’autres sortis célébrer dans les rues toulousaines au coup de sifflet final se souviendront longtemps. Et ce, quel que soit l’issue de la finale, le 29 avril.

Il n’y a qu’à regarder les nombreuses réactions d’anciens joueurs du club pour s’en rendre compte, comme Wissam Ben Yedder, qui s’est empressé de dégainer un coeur violet sur son compte Twitter dès le coup de sifflet final. Il faut dire que dans l’histoire récente du club, les plus grand moments restent la qualification pour les barrages de Ligue des champions en 2007, ou l’épopée folle menée par Pascal Dupraz neuf ans plus tard. Sans oublier la déception immense de cette demi-finale perdue à domicile contre Guingamp, en 2009. Des titres ? Très peu pour eux.

Une anomalie pour la quatrième ville de France, bien plus habituée à visiter Saint-Denis pour y voir du rugby. « Amener tout le peuple violet, toute une ville, toute une région au Stade de France, c’était le souhait des joueurs, poursuivait Montanier. On savait qu’on pouvait rêver de ce titre, qui était le seul accessible pour nous.

On voulait aller le plus loin possible, et on a fait de belles performances tout au long, à part celle-ci. Ça fait 65 ans (66 en réalité) que le peuple violet attend de monter à Paris. Leur offrir ça, c’est top. Cette finale, il ne faut pas la rater. » Après avoir rendu les armes contre des clubs amateurs lors des trois dernières saisons, le Téfécé peut enfin se prendre à rêver.

Parce que c’est leur projet

Depuis de trop longues années, les supporters toulousains étaient surtout familiers des cauchemars. Une longue et inéluctable descente aux enfers vers la Ligue 2, achevée par une relégation dans les grandes largeurs en 2020. Et puis, l’espoir qui renaît. Un nouveau projet, porté par de nouveaux investisseurs, une équipe plaisante à regarder, des joueurs qui se révèlent, un Stadium qui recommence tout doucement à respirer. De retour en Ligue 1 la saison dernière, avec au passage le quatrième sacre de son histoire en Ligue 2, soit la quasi-totalité de son palmarès, Toulouse revit.

« C’est fantastique. J’ai commencé cette histoire avec Toulouse, puis on a connu la montée et maintenant la finale de Coupe de France, c’est magnifique, s’émerveille Brecht « Bibiche » Dejaegere, capitaine et l’un des symboles de ce TFC nouveau. L’état d’esprit fait la différence. Je pense qu’il faut être des amis sur le terrain.

C’est ce qu’on essaye de montrer chaque semaine. » Un an après avoir rassemblé quelques milliers de personnes sur la place du Capitole pour célébrer le titre de Ligue 2, tout le monde se prend à rêver de remettre ça, fin avril, avec un trophée bien plus prestigieux dans les bras de Bibiche. Il s’agirait de faire attention, les Toulousains pourraient finir par y prendre goût.

sofoot

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