Au cours des derniers jours, les électeurs de divers districts ont commencé à recevoir des messages louant le travail du gouvernement. Rédigés en langue shona locale, les textes sont personnalisés pour inclure le nom du district des récipiendaires et signés « Président ED Mnangagwa ».
Team Pachedu, un groupe de pression, a accusé la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) d’avoir transmis les données des électeurs à la ZANU-PF, en violation de la vie privée et des règles électorales. En outre, les circonscriptions électorales publiées par la Commission en février dernier font également l’objet de controverses.
Team Pachedu a déclaré avoir trouvé des irrégularités dans une cinquantaine de circonscriptions électorales sur un total de 210. Dans un entretien à l’AFP, mi-février, le chef de l’opposition, Nelson Chamisa, a dénoncé un processus électoral « truffé de trucages et de manipulations ». En mars, un tribunal a bloqué la diffusion des listes électorales sous format électronique, limitant les contrôles, car les exemplaires papier sont coûteux et longs à éplucher, selon les défenseurs des droits.
Le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa veut aussi se passer d’observateurs. « Nous ne sommes pas des subalternes. Nous ne nous laisserons pas humilier par des ONG ou des instituts occidentaux », a-t-il déclaré dimanche dernier, exprimant son opposition à la présence d’observateurs électoraux provenant de pays qualifiés de « non amis ».
Aucune date n’a encore été fixée pour les élections présidentielle et législatives, prévues pour août, ce qui ajoute à la confusion sur le processus. La société civile et des ONG ont fait part de leurs inquiétudes face à ces déclarations du président Emmerson Mnangagwa. La société civile dénonce une escalade de la répression.
L’ONG Amnesty International fait cas de plus de 60 rassemblements de l’opposition interdits. Selon Human Rights Watch, le 22 janvier 2023, les autorités zimbabwéennes ont annoncé qu’elles avaient révoqué l’enregistrement de 291 organisations non gouvernementales et de la société civile pour « non-respect des dispositions » de la loi sur les organisations bénévoles privées. Le chef de l’État, qui a accédé au pouvoir après la chute de Mugabe, en 2017, avant d’être élu un an plus tard, est accusé par plusieurs associations de vouloir faire taire toutes les voix discordantes.
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