Deux tiers des dirigeants de très petites entreprises disent ne pas avoir confiance dans les mesures économiques annoncées ou déployées par le gouvernement, selon un sondage Fiducial-Ifop publié ce jeudi.
Plus de six dirigeants sur dix de très petites entreprises (TPE) voient d’un mauvais oeil la réforme des retraites du gouvernement et se méfient de ses actions économiques, dans un contexte de pessimisme élevé, selon un sondage publié ce jeudi.
Réalisée auprès d’un millier de patrons d’entreprises de moins de vingt salariés, cette enquête a été dévoilée au terme d’une onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, au lendemain d’une rencontre ayant tourné court entre la Première ministre Elisabeth Borne et l’intersyndicale.
Seulement 36% favorables
Cette réforme n’est pas seulement contestée dans la rue: 62% des dirigeants de TPE n’y sont pas favorables, dont 43% « pas du tout », alors que 36% s’y disent favorables, dont 10% qui la soutiennent fortement.
Ils considèrent que l’âge moyen idéal de départ à la retraite est de 62,4 ans, alors que le gouvernement a prévu de le porter de 62 à 64 ans, une mesure qui cristallise la colère. Le départ est espéré plus tôt encore dans les secteurs à plus grande pénibilité (un peu plus de 61 ans), mais au-delà de 64 ans dans celui des services aux entreprises.
56% déclarent ne pas avoir de difficultés financières
Les dirigeants font état de leur pessimisme concernant le contexte politique, économique et social actuel (76%, soit 29 points de plus depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en mai 2017) et leur propre activité (52%), notamment dans la santé, le commerce ou les services aux particuliers.
Toutefois, 56% déclarent ne pas avoir de difficultés financières, dans un environnement inflationniste marqué par des augmentations des coûts relatifs surtout à l’énergie (72%), aux matières premières et fournitures (69%) ou aux salaires (16%).
Relancée après cinq ans d’interruption, cette enquête trimestrielle a été réalisée par téléphone, du 27 février au 15 mars, auprès d’un échantillon de 1.001 dirigeants de TPE, avec des marges d’erreur allant de 2,8 à 3,1% pour la plupart des réponses. Elle n’intègre pas les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50.000 euros.