Le Cameroun souhaite réintégrer le dispositif, qui permet aux pays d’Afrique subsaharienne d’exporter vers les Etats-Unis sans droits de douane, pour accroître ses recettes d’exportation et conjurer le risque d’une crise de la dette.
Le Cameroun a repris les pourparlers avec les États-Unis pour réintégrer le programme AGOA (African Growth and Opportunity Act), un régime de préférences commerciales accordé par Washington aux pays d’Afrique subsaharienne, a annoncé le ministre camerounais de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, lundi 10 avril.
Le ministre, qui s’exprimait lors d’un événement organisé par le think tank américain Atlantic Council, en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, a précisé que l’augmentation des recettes d’exportation du pays est nécessaire pour éviter une éventuelle crise de la dette.
« La couverture du service de la dette par les exportations doit être améliorée. C’est la raison pour laquelle nous sommes classés dans une position de surendettement à haut risque », a-t-il déclaré.
Le gouvernement américain avait exclu en octobre 2019 le Cameroun du programme AGOA, en raison de « violations des droits de l’homme par les forces de sécurité camerounaises ». Cette exclusion est en rapport avec la crise sociopolitique qui sévit depuis fin 2016 dans les deux régions anglophones du pays, où l’armée régulière affronte des milices sécessionnistes. Les autorités camerounaises avaient alors indiqué que ces affrontements visaient à « préserver l’intégrité territoriale du Cameroun face à des séparatistes qui ont pris les armes contre la République ».
« Nous travaillons de manière très transparente et ouverte afin de résoudre tous les problèmes qui ont été soulevés », a déclaré M. Mey, faisant référence aux pourparlers avec les responsables américains sur la réintégration de l’AGOA.
Le programme AGOA permet aux pays africains éligibles d’exporter de nombreux produits vers les États-Unis sans payer des droits de douane.
Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA en fonction, notamment de leur attachement à l’économie du marché, du respect de la légalité et de l’adoption de politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération, les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.
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