Le FMI et la Banque mondiale présenteront des réformes pour accélérer les processus de restructuration de la dette souveraine

Les nouvelles propositions portent, entre autres, sur l’établissement de calendriers clairs pour les diverses étapes du processus de restructuration de la dette telles que la formation des comités de créanciers, la fourniture de garanties de financement et la signature des accords définitifs.

La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) présenteront des réformes pour renforcer et accélérer les processus de restructuration de la dette souveraine des pays pauvres, a annoncé le président de la Banque mondiale, David Malpass, dimanche 9 avril.

« Des propositions concrètes pour lever certains des plus gros obstacles qui freinent les processus de restructuration de la dette souveraine seront présentées lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et 2023 du FMI, prévues du 10 au 16 avril à Washington », a-t-il souligné dans un article de blog, indiquant qu’une table ronde sur la question de la dette souveraine sera organisée par les institutions de Bretton Woods et l’Inde, qui assure la présidence tournante du groupe des vingt économies les plus développées de la planète (G20).

M. Malpass a également précisé que l’une des propositions consiste à partager l’analyse conjointe de la Banque mondiale et du FMI sur la viabilité de la dette des pays avec tous les créanciers impliqués dans les discussions en même temps, afin d’accroître la transparence et le partage d’informations pour aider à calculer l’ampleur des besoins d’allègement de la dette.

Il a aussi révélé que les processus de restructuration de la dette devraient être accélérés grâce à l’établissement de calendriers clairs pour les diverses étapes telles que la formation des comités de créanciers, la fourniture de garanties de financement et la signature des accords de restructuration proprement dits.

« La suspension des paiements du service de la dette au début du processus inciterait également les créanciers à conclure un accord et protégerait la capacité de remboursement de la dette », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Avec l’aggravation de la crise de la dette, nous devons aborder les réunions (du FMI et de la Banque mondiale) avec détermination et urgence. Le moment est venu pour toutes les parties de passer de la parole aux actes ».

Plus de la moitié des pays à faible revenu du monde présentent un risque élevé de surendettement ou sont déjà en situation de surendettement, et plusieurs d’entre eux sont en défaut de paiement.

Les vingt économies les plus développées de la planète avaient convenu, en 2020, d’une initiative baptisée « Cadre commun du G20 pour les traitements de dette », mais aucun des pays qui concernés n’a jusqu’ici bénéficié de cette initiative.

Les blocages sont en partie dus à des désaccords entre les pays riches, qui ont traditionnellement piloté les processus de restructurations de la dette des pays pauvres, et la Chine qui est désormais un créancier international majeur.

Pékin a notamment demandé d’impliquer les institutions financières multilatérales comme la Banque mondiale et le FMI dans les négociations sur la restructuration de la dette. Cette demande, qui bouleverse une règle vieille de plusieurs décennies selon laquelle les institutions multilatérales sont exemptées de participation aux processus d’allègement de la dette en raison de leur statut de bailleurs de fonds de dernier recours et des taux d’intérêt bas qu’elles pratiquent, a été rejetée par plusieurs pays développés, dont les États-Unis.

ECO

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