Peur de rougir en public : et si vous étiez éreuthophobe ?

Devant un beau garçon ou une jolie fille, après un compliment ou une réflexion, lors d’une situation quelque peu gênante… Il arrive que nos joues puissent se colorer d’un joli rouge écarlate. Et si rougir est un phénomène normal, beaucoup de personnes appréhendent ces instants. Une crainte qui peut vite devenir une obsession et que l’on appelle l’éreutophobie.

L’éreutophobie se décrit par une grande peur de rougir en public. Une phobie qui se développe le plus souvent à partir de l’adolescence et peut avec le temps s’estomper ou perdurer. Cette peur n’est pas sans conséquences sur le quotidien des personnes qui en sont atteintes, puisque cela peut aller jusqu’à les couper du monde extérieur par crainte qu’elles se retrouvent dans une situation qui pourrait les faire rougir.

Selon l’histoire, ce serait Casper qui aurait décrit l’éreutophobie pour la première fois en 1846 chez un jeune homme ayant une forte anxiété sociale. En 1903, c’est au tour du Dr Janet de proposer une classification des phobies sociales et de constater que 10% de la population serait atteinte de cette peur de rougir en public.

Quelle est l’origine de l’éreuthophobie ?

Avant de comprendre d’où vient l’éreuthophobie, il faut savoir que tout le monde rougit, même les peaux les plus mates. Ce phénomène est tout à fait naturel et se produit, en général, en réaction à une situation stressante. Rougir peut engendrer un sentiment de honte, lorsque l’on est confronté à une situation gênante. Mais aussi, la honte de révéler sur le moment par le biais de ce rougissement, notre état.

L’éreutophobie touche les personnes de nature timide, mais aussi celles qui ont peur de la différence, de se sentir regardées, d’être jugées… Des sentiments compliqués à gérer quand on sait que la société actuelle n’est pas encore 100% ouverte à ce que l’on puisse montrer nos côtés sensibles.

Quels sont les principaux symptômes de l’éreutophobie ?

Les personnes éreutophobes vont fuir toutes situations qui les mèneraient à rougir. Ce qui peut vite nuire au lien social, puisque pour ne pas rougir, elles vont éviter toutes interactions avec autrui. Par conséquent, elles préféreront rester enfermées chez elles. Un quotidien empli de solitude, qui peut avec le temps mener à une dépression, des angoisses répétitives, ainsi que des tremblements, des palpitations…

Sachez que cette peur est un cercle vicieux, car plus on a peur de rougir et plus on rougit.

Comment soigner l’éreuthophobie ?

Pour retrouver une vie sociale normale, il est nécessaire de faire appel à quelqu’un qui puisse vous aider à aller de l’avant et à vaincre cette phobie. Cette prise en charge peut se faire par le biais d’un psychothérapeute, afin d’appliquer la thérapie cognitivo-comportementale, qui est l’un des meilleurs moyens pour en guérir. Elle va permettre au patient de se confronter à cette peur incessante et de faire un grand travail sur lui pour contrôler ses angoisses.

Toutefois, si l’idée de rougir pèse sur votre quotidien et qu’elle devient un véritable handicape, il est possible de se faire ôter le nerf sympathique qui dilate les vaisseaux du visage. Un acte chirurgical qui n’est pas anodin, entraînant des effets secondaires comme l’hypersudation. Un avis médical est obligatoire et nécessaire.

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