Borne « n’a plus le crédit » pour gouverner, juge Le Pen

Elisabeth Borne n’a « plus le crédit » pour gouverner, a estimé Marine Le Pen mardi à la sortie d’un entretien à Matignon avec la cheffe du gouvernement, qui consulte tous azimuts pour sortir de la crise des retraites.

« Aujourd’hui la Première ministre, incontestablement, n’a plus le crédit auprès des Français, auprès des représentants que nous sommes, pour pouvoir mener sereinement un gouvernement », a affirmé la cheffe de file des députés Rassemblement national, après une rencontre de 45 minutes.
Interrogée sur l’interpellation à La Haye d’Emmanuel Macron par des opposants à la réforme des retraites, Marine Le Pen a estimé que le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui a permis l’adoption sans vote de la réforme des retraites, « restera un véritable traumatisme ».

« Le jeu démocratique a été effondré » car « cette réforme n’aurait pas dû passer », a-t-elle insisté. « Ca restera une cicatrice profonde au même titre peut-être, en terme d’intensité, que le référendum de 2005 ». Mme Le Pen faisait référence au référendum qui avait abouti au rejet de l’idée d’une Constitution européenne, projet néanmoins rétabli dans ses grandes lignes dans le Traité de Lisbonne de 2007.

La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, fait une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec la Première ministre Elisabeth Borne à Matignon, le 11 avril 2023 à Paris
La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, fait une déclaration à la presse à l’issue de sa rencontre avec la Première ministre Elisabeth Borne à Matignon, le 11 avril 2023 à Paris 

 

« Il y a des marqueurs comme ça qui font qu’une partie de plus en plus importante des Français ont le sentiment qu’il n’y a plus un fonctionnement démocratique correct dans notre pays », a-t-elle ajouté.

Elle a rappelé à la Première ministre les « urgences absolues » auxquelles le gouvernement devrait à ses yeux répondre: « l’inflation alimentaire », « le chantier de l’ordre public », et les « déserts médicaux ».

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