Ce mardi, un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) a été remis au gouvernement et évoque une « maltraitance institutionnelle » dans les crèches en France. Au micro d’Europe 1, Alexia, éducatrice de jeunes enfants, a raconté les comportements inappropriés auxquels elle a assisté dans la crèche où elle travaillait.
Des enfants humiliés, insultés et même frappés dans certaines crèches. Telles sont les conclusions d’un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas), transmis ce mardi au gouvernement. Une « maltraitance institutionnelle » qu’a pu constater Alexia, éducatrice de jeunes enfants. Cette professionnelle a travaillé pendant plusieurs années dans une crèche privée où elles n’étaient que deux pour 15 bébés. Au micro d’Europe 1, elle revient sur le mauvais traitement parfois réservé aux enfants.
« J’ai vu des personnels s’adresser aux enfants de façon pas du tout respectueuse. C’étaient principalement des surnoms : ‘boulette’, ‘Shrek’. Et j’ai vu une personne regarder un enfant et lui dire ‘toi, de toute manière, il faut que je te dresse », témoigne-t-elle. Une attitude dégradante à laquelle s’ajoutaient des sévices physiques pouvant menacer l’intégrité des enfants. « J’ai vu des personnes mettre des draps sur le visage de l’enfant pour qu’il puisse s’endormir », se souvient-elle.
« On lavait les enfants à l’eau froide »
Compte tenu du manque criant de moyens alloués, Alexia elle-même a dû se résoudre à adopter certains comportements qu’elle aurait normalement bannis. « J’ai déjà donné à manger à deux enfants en même temps. Et j’ai aussi été confrontée à des endroits où il n’y avait pas d’eau chaude. Donc, on lavait les enfants à l’eau froide parce qu’une chaudière avait sauté et que, de toute manière, on ne pouvait pas la remplacer parce que financièrement, ce n’était pas possible ».
Certaines denrées alimentaires de base venaient même à manquer, selon son récit. « Il nous arrivait d’aller acheter très rapidement des petits pots parce qu’il n’y en avait pas assez », assure Alexia. Autant de situations ubuesques qui compliquent les conditions de travail de ces éducateurs. « Nous, on veut accueillir dans les meilleures conditions les enfants, parce que ce n’est pas du tout leur faute à eux si on est en sous effectif. Mais les conditions ne nous permettent pas de pouvoir pleinement nous épanouir en tant que professionnels de la petite enfance », conclut-elle.
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