Le président américain a appelé mercredi les dirigeants nord-irlandais à travailler ensemble pour sortir les institutions locales de la paralysie, lors d’un discours à l’université d’Ulster, à Belfast.
Lors de sa première visite présidentielle en Irlande du Nord, mercredi 12 avril, à l’occasion du 25e anniversaire de l’accord de paix du Vendredi saint, Joe Biden a appelé les dirigeants locaux à surmonter leurs différences pour sortir de la crise politique qui paralyse les institutions.
Cette visite intervient dans un contexte politique délicat, le parti unioniste démocrate boycottant le gouvernement de coalition depuis plus d’un an, en raison d’un différend commercial post-Brexit.
« J’espère qu’il n’est pas trop présomptueux de ma part de dire que je crois que les institutions démocratiques qui ont établi l’accord du Vendredi Saint restent essentielles pour l’avenir de l’Irlande du Nord » a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’université d’Ulster, à Belfast.
« Un gouvernement décentralisé efficace qui reflète le peuple d’Irlande du Nord et lui rend des comptes, un gouvernement qui s’efforce de trouver ensemble des solutions à des problèmes difficiles, va attirer encore plus d’opportunités dans cette région. J’espère donc que l’assemblée et l’exécutif seront bientôt rétablis », a appelé de ses vœux le président américain. « C’est à vous de juger, pas à moi, mais j’espère que cela se produira ».
Joe Biden a souligné que les investissements américains pouvaient contribuer à alimenter la croissance économique.
« Votre histoire est notre histoire », a-t-il déclaré. « Et plus important encore, votre avenir est l’avenir de l’Amérique ».
Maintenir la paix
Joe Biden qui avait auparavant rencontré les dirigeants des principaux partis politiques d’Irlande du Nord, a dit que maintenir la paix durement acquise il y a 25 ans dans la province britannique était une « priorité » des États-Unis.
Négocié avec une active participation américaine, le texte signé le 10 avril 1998 a mis fin à trois décennies d’affrontements meurtriers entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques, avec l’implication de l’armée britannique.
Bien que cette paix ait perduré, l’Irlande du Nord est actuellement privée d’un gouvernement opérationnel. Stormont, le siège de l’assemblée, est suspendu depuis que le Parti unioniste démocratique, qui formait la moitié d’un gouvernement de partage du pouvoir, s’est retiré il y a un an.
En outre, un haut responsable de la police a été blessé par balle en février, une attaque que les autorités ont attribuée à des dissidents de l’Armée républicaine irlandaise opposés au processus de paix.
« Les ennemis de la paix ne prévaudront pas », a déclaré Joe Biden. Sa venue est ouvertement critiquée dans le camp des unionistes, farouchement attachés à l’appartenance au Royaume-Uni.
Belfast est la première, et rapide étape d’un voyage qui prendra vite une tournure plus sentimentale : Joe Biden se rendra dès mercredi après-midi en République d’Irlande, sur les traces de ses ancêtres maternels.
Reuters