Menacé par la progression des groupes terroristes, le Burkina Faso a décrété jeudi la « mobilisation générale » afin de « donner à l’État tous les moyens nécessaires » pour faire face aux attaques qui frappent le pays.
Le Burkina Faso a décrété, jeudi 13 avril, « la mobilisation générale » pour faire face à la crise sécuritaire que traverse le pays, en proie à une recrudescence d’attaques terroristes.
« Il s’agit surtout à travers ce décret de donner un cadre juridique, légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour faire face à la situation que vit le Burkina Faso », précise un communiqué de la présidence, publié à l’issue du Conseil des ministres.
« Face à la situation sécuritaire à laquelle fait face le Burkina Faso, le salut de la nation repose sur un sursaut national de l’ensemble des filles et des fils en vue de trouver une solution », a indiqué le ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly.
Les contours précis de cette mobilisation n’ont toutefois pas été détaillés.
« La mobilisation générale rend applicable sur toute l’étendue du territoire certaines mesures de défense. Elle entraîne l’état d’urgence dans les parties du territoire concernées », a expliqué à l’AFP une source sécuritaire de haut rang.
Intégrité territoriale menacée
Les autorités ont également décrété la « mise en garde » qui regroupe selon la source sécuritaire un ensemble de mesures décidées par le chef de l’État visant à « assurer la liberté d’action du gouvernement (…) et à garantir la sécurité des opérations de mobilisation ou la mise en action des forces armées ».
Selon la loi portant organisation de la défense nationale, « en cas de danger menaçant la sécurité et l’intégrité territoriale, la sécurité des institutions et celle des populations, le chef de l’État peut, outre l’état d’exception, décréter pour tout ou partie du territoire national : la mise en garde, l’état d’urgence, la mobilisation générale ».
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences apparue au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
La semaine dernière, 44 civils ont été tués lors de l’attaque de deux villages du nord-est du pays près de la frontière nigérienne.
Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.
AFP