Le fonds international pour aider certains pays à faire face aux dommages liés au changement climatique doit être opérationnel en 2023. Pourtant, les questions autour des modalités de son financement restent toujours sans réponse.
Fin 2022, lors de la COP27, les représentants de l’ensemble des pays du monde décidaient de créer un fonds international pour « aider les pays en développement particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique, à faire face aux pertes et dommages » . Une avancée après trente ans d’achoppement des négociations sur les dommages irréversibles dus au changement climatique, qui peuvent aller de destructions d’infrastructures et pertes de ressources jusqu’au déclin de la biodiversité, la disparition de patrimoine culturel, la perte de vies humaines, etc.
Une petite victoire pour la justice climatique
Une avancée en cette année 2022 marquée par des inondations destructrices et meurtrières au Pakistan, au Nigeria et au Tchad, affectant des millions de personnes, alors que des sécheresses pluriannuelles fragilisent la sécurité alimentaire dans toute la Corne de l’Afrique. Une avancée au regard des connaissances scientifiques qui établissent dans le 6e rapport du Giec que les impacts attribuables à l’influence humaine sur le climat sont déjà perceptibles dans toutes les régions du monde, et que chaque dixième de degré supplémentaire augmente la « facture » des pertes et dommages.
C’est une petite victoire pour la justice climatique, la reconnaissance que ceux qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre, subissent de façon disproportionnée le poids des impacts climatiques.
Le financement en question
Ce fonds doit être opérationnel cette année, mais de nombreuses questions restent pourtant en suspens : comment sera-t-il financé ? Comment seront déterminés les pays éligibles et les montants alloués ? Alors que les effets du changement climatique s’intensifient, la communauté internationale saura-t-elle répondre à la hauteur des enjeux ?
Par Céline Guivarch, directrice de recherche à l’École des ponts, auteure principale du 6e rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), groupe 3. Et Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS, auteur principal du 6e rapport du Giec, groupe 1.
AFP