L’autorisation de mise sur le marché français du premier engrais à base d’urine humaine donne le feu vert à une industrialisation de cette pratique. Au moins 20 % des engrais chimiques pourraient être économisés en France grâce à une collecte généralisée du liquide organique.
urine humaine
L’urine humaine, riche en nutriments (phosphore, azote…) essentiels aux plantes, pourrait satisfaire une part importante des besoins agricoles si elle était recyclée. Cette valorisation implique un changement substantiel des pratiques agricoles et de la gestion des villes.
Ce printemps, quelques agriculteurs français vont disperser de l’urine dans leurs champs ! Pour le bien de l’humanité. Car le poids environnemental, économique et sociétal du traitement actuel des excreta humains s’alourdit. Le coût de leur élimination par la chasse d’eau, les égouts, la station d’épuration ne cesse d’augmenter tandis que les rejets en nitrate et en phosphore menacent depuis des décennies l’équilibre écologique des rivières.
Aussi, l’autorisation de mise sur le marché français du premier engrais à base d’urine humaine, accordée en octobre 2022 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), fait partie de ces décisions qui paraissent anecdotiques au premier abord, mais engagent en réalité l’avenir d’un pays tout entier tant elle implique de changements majeurs dans la gestion des villes, la mutation de l’agriculture, la lutte contre le changement climatique.
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