Publicité mensongère – Une pratique déloyale pour leurrer le client : Slogans évasifs et trompeurs

La clarté et la transparence dans la désignation d’un quelconque produit manquent parfois à l’appel. La vente déguisée a encore de beaux jours devant elle…

 

Pâte feuilletée «pur beurre», boisson «sans sucre», mayonnaise «allégée»… Beaucoup d’appellations sur des produits alimentaires restent évasives et ne poussent qu’à une tendance à la consommation ou ne renvoient qu’à un idéal consumériste.

Une mesure trompeuse… 

Le consommateur n’a pas le temps de vérifier la véracité de l’information et s’en remet à son besoin instinctif et au prix pour se procurer le produit de son choix, sans questionnement. «Après si ça se trouve, ils disent vrai», pense-t-il alors que la réalité est tout autre. Il s’agit d’un énième cas de publicité mensongère.

Selon la définition de l’encyclopédie en ligne Wikipédia : «Une publicité mensongère est, en langage courant, comme son nom le laisse supposer, une publicité contenant des éléments faux, ou conçus pour induire en erreur».

Elle sonne comme une façon d’induire en erreur le consommateur, dans le but de susciter uniquement son intérêt à l’achat. Voire en créant le besoin d’un produit au final savoureux, de bonne facture et accessible ou bon marché.

Sauf qu’il ne faut pas pigeonner le client, si l’industriel tient à fidéliser davantage le client à sa marque. La publicité peut devenir trompeuse ou frauduleuse lorsqu’elle met en avant des ingrédients que le produit ne contient pas.

Ramadan qui connaît un pic de consommation donne la pleine mesure à cette pratique qui devant tendancielle et s’opère à outrance.

Apparence trompeuse

Passe encore sur les publicités mensongères dans les spots à la télé ou le téléachat qui envahit toutes les chaînes tunisiennes, tant elles rivalisent d’ingéniosité pour vanter les mérites d’un produit beau de l’extérieur avec une belle apparence, un bel emballage, mais risible de l’intérieur, à la limite fade et sans goût ni relief.

La publicité mensongère qu’on évoque est surtout celle qui dénature la valeur réelle du produit et même son prix final. Quand on vend une pâte feuilletée sous l’appellation pur beurre pour qu’elle soit commercialisée au meilleur prix, alors que ce n’est que de la margarine, qu’on assimile sémantiquement au beurre, le client est dûment dupé.

La chose se banalise un peu, dès que le produit répond convenablement aux normes en matière de qualité. Une pratique courante dans le domaine commercial, mais qui ne passe plus inaperçue.

Ainsi, les pots de chocolat à tartiner sont bourrés d’huile de palme, alors qu’on vante le goût de la pâte cacaotée aux noisettes. L’industriel masque ou déguise souvent l’ingrédient de faible qualité qu’il utilise dans sa préparation alimentaire.

Un goût loin du compte

En Tunisie, de nombreuses sociétés ont tenté en vain d’égaler avec leurs moyens les produits phares internationaux comme les pâtes à tartiner au spéculoos, les biscuits à l’oreo (des dérivés des cookies) ou encore les beurres de cacahuètes, avec plus d’échec que de succès. Le goût et la saveur sont encore loin des standards internationaux, malgré des prix plus attractifs.

On a beau utiliser les slogans commerciaux les plus accrocheurs, le consommateur n’est pas dupe et n’achètera résolument que l’essentiel. A ce titre, les boissons lactées connaissent un réel engouement, mais celles au chocolat manquent de saveur, parfois trop sucrées et restent perfectibles comme la plupart des produits laitiers même si la qualité est au rendez-vous. On se demande vraiment si c’est du chocolat ou un simple arôme coloré que l’on déguste.

Là encore, l’appellation directe du fruit sur la boisson sonne fausse. Ou encore les goûts insolites, kounefas et kaâk warka, un peu de sérieux SVP ! Même si celle au zgougou dure dans le temps, ce ne sont que des arômes pour susciter l’intérêt des consommateurs sur les crèmes dessert, et de relancer la consommation avec des tarifs majorés de surcroît.

D’autres arnaques, plus directes celles-ci, ont suscité l’indignation des consommateurs ces derniers temps. Des paquets de jus de 75 cl au lieu d’un litre, des gaufrettes enrobées «au chocolat» miniaturisées et des paquets avec un nombre réduit de biscuits. Des chips avec un poids réduit par rapport à celui mentionné.

L’appât du gain et la nécessité d’être rentable de la part des industriels encouragent parfois de telles pratiques frauduleuses. Le consommateur doit savoir acheter malin et ne pas se faire berner.

LAPRESSE

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