Maroc-Espagne: Les flux migratoires en baisse de 44% entre janvier et avril

L’Espagne continue d’enregistrer une baisse pertinente en termes d’entrées irrégulières des migrants sur son territoire grâce au contrôle accru que le Maroc exerce au niveau des frontières, mais aussi aux efforts déployés par la Garde civile espagnole, a souligné le ministère de l’Intérieur espagnol.

L’immigration irrégulière vers le Royaume ibérique s’est maintenue dans une tendance baissière significative au cours des premiers mois de 2023. Entre le 1er janvier et le 15 avril de cette année, 5.208 migrants sont entrés sur le territoire espagnol irrégulièrement, soit 44% de moins par rapport à la même période de 2022 où ils s’élevaient à 9.302, selon le dernier bilan bimensuel du ministère de l’Intérieur d’Espagne.

La régression se produit aussi bien aux entrées maritimes, qui ont diminué de 39,2%, qu’aux frontières terrestres où la réduction a été de 77%, et est particulièrement importante sur la route vers les îles Canaries, soit de 62%. Selon le bilan, cette baisse revient en grande partie grâce au contrôle accru exercé par le Maroc sur les départs.

Cependant, les statistiques montrent un fait négatif. Le ministère espagnol a recensé une augmentation du nombre d’arrivées sur les côtes de la péninsule et des îles Baléares de 2.516 entrées, 48,4 % de plus que l’année précédente (1.695 entrées) sur la période estimée. En revanche, les médias espagnols expliquent que des sources de l’Intérieur se refusent à évaluer cette hausse, estimant que la période analysée est trop courte pour en tirer des conclusions ou pour parler d’une tendance.

Par ailleurs, les données publiées coïncident avec la visite que le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a effectuée ce lundi à Melilla. Celui-ci a tenu, lors d’une série de rencontres avec les responsables de la ville, de remercier le travail des agents des Forces de sécurité de l’enclave, tout en défendant le travail de la Garde civile et ce, face aux critiques de la deuxième vice-présidente du gouvernement, Yolanda Díaz, dans une interview télévisée diffusée ce dimanche, sur son rôle dans la dernière crise de Melilla, où pas moins de 23 migrants ont perdu la vie. Il a notamment rappelé que le parquet a enquêté sur ces événements et n’a détecté aucun crime dans les actions des agents.

Lors de sa visite à Melilla, Grande-Marlaska a tenu une réunion opérationnelle et de coordination sur la sécurité avec la déléguée du gouvernement, Sabrina Moh, et avec les chefs de la police nationale et de la garde civile, le commissaire en chef José Antonio Togores et le lieutenant-colonel Arturo Ortega, a indiqué un communiqué du ministère de l’Intérieur d’Espagne.

La même source a précisé qu’au cours de la rencontre, qui s’est tenue au siège de la délégation gouvernementale, les principaux indicateurs de sécurité dans la ville ont été analysés, ainsi que l’évolution des forces et des corps de sécurité de l’État, qui comptent actuellement 1.176 agents de la police nationale et de la garde civile.

Les responsables ont également discuté de la situation des infrastructures de sécurité à Melilla et du système automatique d’entrée et de sortie (EES) au poste frontière de Beni-Enzar, qui est en cours de mise en œuvre.

Pour rappel, l’Espagne a clôturé l’année 2022 avec une baisse remarquable de l’immigration, soit une diminution de 23% par rapport à 2021, chose rare ces dernières années. Ainsi, le déclin était déjà lié en grande partie au contrôle accru que les autorités marocaines avaient exercé sur sa façade atlantique.

HESPRESS

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