Abbas Ali Soleimani a été tué mercredi par un homme armé dans une banque de la ville de Babolsar, dans le nord de l’Iran, selon les médias d’État. Membre de l’Assemblée des experts, le collège chargé de nommer le guide suprême, il faisait partie des membres du clergé les plus influents en Iran. L’agence officielle Irna a indiqué que l’auteur du coup de feu avait été « interpellé ». Les autorités ont écarté la thèse d’un acte terroriste.
L’ayatollah Abbas Ali Soleimani, 75 ans, haut responsable religieux iranien, a été tué mercredi 26 avril dans le nord du pays par un homme dont les motifs restent inconnus, selon des médias d’État. Il a été tué par balles alors qu’il se trouvait dans une banque de Babolsar, une ville située sur les bords de la mer Caspienne, à environ 230 kilomètres au nord de Téhéran.
Des images d’une caméra de surveillance de la banque, diffusées par l’agence Tasnim, montrent une salle dans laquelle un homme en uniforme et armé tire sur un autre vêtu d’un habit religieux et assis sur une chaise. Deux autres personnes essaient alors de maîtriser l’assaillant, qui parvient à quitter la salle.
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L’auteur du coup de feu a ensuite « été interpellé par les forces de sécurité », a précisé l’agence Irna.
Pas un « incident terroriste »
Les attaques contre les représentants du clergé iranien sont extrêmement rares. Le précédent cas remonte à avril 2022, lorsqu’un jihadiste présumé avait poignardé à mort deux religieux chiites dans la ville sainte de Machhad, dans le nord-est du pays.
Le gouverneur de la province de Mazandaran, Mahmoud Hosseinipour, a déclaré à la télévision d’État que l’attaque contre l’ayatollah n’était pas un « incident terroriste » et que les autorités enquêtaient pour déterminer les motifs du tueur.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a également appelé « les forces de l’ordre à agir dans les plus brefs délais » afin de trouver « les causes de l’accident et identifier les motivations de l’auteur ou des auteurs ».
« L’agresseur était un habitant de la localité et était armé », mais il ne faisait pas partie de la police, a indiqué le gouverneur, précisant que « selon les informations disponibles, le tueur ne connaissait pas la victime », et que l’ayatollah Soleimani s’était « rendu à la banque pour des affaires financières » personnelles.
Membre de l’Assemblée des experts
Le religieux avait occupé les postes de représentant du guide suprême iranien – l’ayatollah Ali Khamenei – et de responsable de la prière du vendredi dans plusieurs grandes villes du pays, notamment Kachan, dans le centre, et Zahedan, chef-lieu du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est du pays. Il a exercé cette fonction jusqu’en 2019.
Il était par ailleurs l’un des 88 membres de l’Assemblée des experts. Composé généralement de religieux élus pour huit ans au suffrage universel direct parmi un groupe de candidats approuvés par le Conseil des gardiens de la constitution, cet organisme est chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême.
En son sein, l’ayatollah Soleimani représentait la province du Sistan-Baloutchistan, l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Celle-ci abrite la minorité baloutche, adhérant majoritairement à l’islam sunnite et non au chiisme dominant dans le pays.
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Au moment des élections à l’Assemblée des experts, l’ayatollah Soleimani figurait sur la liste de la Communauté des enseignants du séminaire de la ville sainte chiite de Qom (centre), une organisation conservatrice.
AFP