Entre l’élan des bons résultats de Microsoft et les inquiétudes pour le secteur bancaire, la Bourse de New York a terminé sans direction et sur la défensive mercredi.
L’indice Dow Jones a lâché 0,68% à 33.301,87 points, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a avancé de 0,47% à 11.854,35 points et l’indice élargi S&P 500 a cédé 0,38% à 4.055,99 points.
La banque régionale américaine First Republic a continué sa descente aux enfers (-29,75%), suscitant des inquiétudes sur un resserrement des conditions de crédit aux Etats-Unis.
« La vague haussière après les solides résultats de Microsoft », publiés après la clôture mardi, « a aidé à relever les principaux indices en matinée (…) mais les inquiétudes sur les banques ont persisté et ravivé l’aversion au risque », ont résumé les analystes de Schwab.
D’abord rassérénés par les annonces positives de Microsoft et d’Alphabet, les investisseurs ont perdu de l’enthousiasme en deuxième partie de séance avec la poursuite de la déconfiture de First Republic.
La cotation de cette banque californienne a été suspendue à maintes reprises sur le Nasdaq. Son action a clôturé en chute de 29,75%, à un plus bas de 5,69 dollars, après avoir déjà fondu de moitié la veille, sur la nouvelle qu’elle a perdu 100 milliards de dépôts au premier trimestre.
« First Republic se bat pour sa survie et tente d’obtenir de l’aide des grandes banques, mais son avenir est sombre », a souligné Edward Moya analyste pour Oanda. D’autant plus, selon lui, que « le gouvernement ne semble pas vouloir intervenir ».
Pour Hugh Johnson, de Hugh Johnson Economics, « il est probablement prématuré de penser que tout le secteur bancaire a des problèmes aussi importants que ceux de First Republic, car dans l’ensemble les conditions de dépôts et de prêts se sont stabilisées ».
Mais l’économiste juge toutefois que « la combinaison de taux d’intérêt plus élevés et d’une certaine détérioration des conditions de prêts implique que l’on pourrait subir un atterrissage brutal de l’économie », a-t-il indiqué à l’AFP.
Microsoft a sauvé la mise sur le Nasdaq, s’envolant de 7,24% à 295 dollars, après avoir publié la veille des résultats trimestriels sensiblement supérieurs aux attentes, dopés par son activité d’informatique à distance (cloud).
En outre, le titre de Microsoft n’a guère semblé pâtir de la rebuffade infligée par les autorités britanniques de la concurrence, qui ont annoncé mercredi bloquer son rachat du géant des jeux vidéo en ligne Activision.
« Nous restons pleinement engagés dans cette acquisition et ferons appel », a réagi Microsoft dans une déclaration transmise à l’AFP à propos de cette opération de 69 milliards de dollars.
Le titre d’Activision Blizzard, qui édite notamment les succès « Call of Duty », « World of Warcraft » et « Candy Crush », a lui plongé de plus de 11%.
Alphabet, qui a aussi annoncé mardi après la clôture, des résultats trimestriels dépassant les attentes, est resté stable (-0,15%).
Meta est monté en flèche (+9,84%) dans les échanges électroniques après la clôture mercredi, après avoir terminé juste dans le vert (+0,89%). Après la clôture, la maison mère de Facebook a publié un bénéfice trimestriel en baisse (-24%), mais supérieur aux attentes.
Le Dow Jones a été soutenu un moment grâce à Boeing (+0,42%). L’avionneur a annoncé mercredi une perte plus mauvaise qu’attendue au premier trimestre, mais il a confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice.
L’indice des valeurs vedette a en revanche été plombé par l’assureur-santé UnitedHealth (-1,82%), mais aussi par la chaîne de bricolage Home Depot (-2,79%) ainsi que les services financiers de Goldman Sachs (-0,86%) et de Visa (-0,63%).
La première performance du jour sur le marché est revenue à la chaîne de restauration rapide d’inspiration mexicaine Chipotle, qui s’est envolée de 12,91% à 2.009 dollars. Elle a vu son chiffre d’affaires à nombre de restaurants comparable augmenter de 10%, autant que ses prix.
AFP