Samsung a une bonne raison d’interdire l’utilisation des IA génératives (ChatGPT, Bard, Bing…) à une partie de ses employés.
Aux grands maux, les grands remèdes chez Samsung ! La firme sud-coréenne vient de prendre la décision d’interdire l’utilisation des outils d’intelligence artificielle générative à une partie de ses employés. Depuis plusieurs mois, les IA génératives telles que ChatGPT, Bing ou encore Bard s’attirent les faveurs des utilisateurs.
Bluffants, ils étaient aussi plébiscités au sein de l’entreprise sud-coréenne jusqu’à ce que des employés commettent une grave erreur. Enfin, des ingénieurs ont un peu trop bavardé avec ChatGPT pour tenter de corriger des erreurs dans leur code source.
Ils ont ainsi divulgué des informations confidentielles, ce qui n’a pas échappé à Samsung. La firme sud-coréenne explique avoir recensé au moins trois cas de partages d’informations via le robot conversationnel d’OpenAI. Dans un document interne, elle évoquait des « cas d’utilisation abusive » et avait déjà pris des décisions, comme limiter les requêtes soumises à ChatGPT à 1 024 octets.
Après enquête, Samsung fait finalement le choix d’interdire l’utilisation des plateformes d’IA générative. Désormais, une partie des employés de ne pourront pas utiliser ChatGPT ou un autre outil comparable sur les appareils appartenant à l’entreprise. Cela concerne les smartphones, ordinateurs, tablettes qui officient sur les réseaux internes de Samsung.
Samsung veut protéger ses secrets
L’objectif est évidemment d’éviter que des données confidentielles ne fuitent via l’un de ses outils. Dans une note, le groupe évoque une mesure temporaire et ne ferme pas complètement la porte à l’utilisation de ChatGPT et consorts. Samsung indique qu’il travaille sur des moyens d’utilisation les services d’IA générative dans un « environnement sûr pour les employés afin que l’efficacité et la commodité du travail puissent être améliorées ».
« Jusqu’à ce que ces mesures soient prêtes, nous interdisons temporairement l’utilisation des services d’IA générative pour les ordinateurs appartenant à l’entreprise », ajoute la note que l’AFP a pu consulter. Notons que l’interdiction s’applique uniquement aux employés du département des appareils mobiles et électroménagers.
Samsung travaille sur des alternatives
La société demande aussi aux employés qui utilisent ChatGPT et d’autres outils sur leurs appareils personnels de ne pas divulguer d’informations relatives à l’entreprise. En cas de non-respect des nouvelles règles, elle précise que cela pourrait « entraîner des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement ». Ironie du sort, les smartphones Galaxy embarquent désormais Bing AI suite à la mise à jour du clavier SwiftKey.
Si la mesure est temporaire, c’est aussi parce que Samsung développement actuellement ses propres outils d’IA. Ils doivent aider à traduire, développer des logiciels ou générer des résumés, se positionnant comme une alternative interne à ChatGPT. Samsung a déjà déployé une fonctionnalité similaire au « mode incognito » d’un navigateur pour éviter de sauvegarder l’historique des conversations.
ChatGPT et consorts inquiètent les entreprises
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à exprimer leur inquiétude à l’égard de cette technologie. Avant Samsung, les banques JP Morgan, Citigroup et Bank of America ont restreint ou interdit l’utilisation de ChatGPT. Amazon a pour sa part mis en garde ses employés tandis que l’Italie vient tout juste de débloquer ChatGPT. Il y a un mois, le pays avait décidé de bloquer l’accès au chatbot aux internautes italiens, accusé de ne pas respecter les règles européennes sur les données personnelles.
Bloomberg