« ON VEUT CONNAÎTRE LA VÉRITÉ »: UNE MARCHE POUR LES TROIS MINEURS PERCUTÉS À SCOOTER PAR DES POLICIERS À PARIS

Les familles des adolescents étaient présentes et pointent du doigt beaucoup de questions restées sans réponse sur le déroulé des faits.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche dans le 20e arrondissement de Paris lors d’une marche pour les trois mineurs percutés à scooter par un véhicule de police le 13 avril dernier, rapporte l’AFP.

Le cortège s’est élancé peu avant 16h pour dénoncer les violences policières et « demander justice et vérité pour les victimes », trois adolescents âgés de 13, 14 et 17 ans.

 

La sœur de deux d’entre eux, Safyatou et Salif, était notamment présente à cette marche, expliquant qu’il y a « du mieux » dans l’état de santé de sa sœur, toujours hospitalisée après avoir subi des « opérations lourdes ».

Aujourd’hui, elle demande des réponses pour déterminer ce qu’il s’est exactement passé ce soir du 13 avril.

« On fait cette marche pour demander justice et vérité pour les victimes, Safyatou, Salif et Ilan », déclare-t-elle au micro de BFMTV. « On veut connaître la vérité, tout ce qu’il s’est passé, parce qu’on se pose beaucoup de questions, et on n’a pas de réponse. »

La marche a marqué une pause là où le choc avait eu lieu, puis près du commissariat du 20e arrondissement et devant le lieu où Lamine Dieng, un Franco-Sénégalais, avait été interpellé en 2007 avant de décéder dans un car de police. Les manifestants y ont scandé des slogans hostiles à la police et au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Le soir des faits, les trois adolescents circulaient à scooter et ont été poursuivis par la police, qui les a percutés.

Une version contredite par la préfecture de police, qui a d’abord indiqué que les policiers avaient voulu contrôler les passagers du scooter, qui auraient alors refusé d’obtempérer, emprunté un sens interdit, et perdu le contrôle du véhicule avant de chuter.

Les policiers sont ensuite revenus sur leur déclaration, précisant qu’il y avait bien eu contact entre les deux véhicules sans caractère volontaire.

« Que justice soit faite »

La soeur de Safyatou et Salif rappelle toutefois que des témoins de la scène « affirment que le scooter a été volontairement percuté par la police ».

« Maintenant, l’affaire est entre les mains de la justice », poursuit-elle. « Nous, on veut juste connaître la vérité, et que justice soit faite. »

Les fonctionnaires de police impliqués ont été suspendus et le conducteur de véhicule a été mis en examen. L’avocat des familles des victimes a déposé une plainte pour tentative d’assassinat par personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures.

Plusieurs députés, dont les Insoumis Eric Coquerel, Thomas Portes et Sophia Chikirou et l’écologiste Eva Sas, ainsi que la militante contre les violences policières Assa Traoré, étaient présents.

Quelques jours avant la marche de ce dimanche, les associations pour l’égalité des droits avaient dénoncé dans leur communiqué le comportement des policiers qui ont « essayé de camoufler cet énième acte de violence policière en simple accident de la route ».

AFP

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