100 000 espèces en 10 ans : une course contre la montre pour découvrir de nouvelles espèces marines

C’est le projet fou d’Ocean Census : découvrir 100 000 nouvelles espèces en seulement 10 ans ! Un défi de taille car la vie marine prospère majoritairement en secret, alors que nous ne connaissons qu’une très faible proportion des espèces qui peuplent les océans. 

Découvrir 100 000 nouvelles espèces marines dans la prochaine décennie : est-ce faisable ? D’après Ocean Census, oui ! Mais avec des moyens conséquents : une collaboration mondiale entre scientifiques annoncée le jeudi 27 avril, de nombreuses expéditions prévues, le tout pour accélérer le recensement d’espèces. Menée par des scientifiques du Royaume-Uni et du Japon, la mission a pour but premier d’émerveiller le grand public sur la  marine. Car protéger un monde que l’on ne connait pas est bien plus dur à accepter.

« Nous sommes dans une course contre le temps pour découvrir la vie océanique avant qu’elle ne soit perdue pour les générations à venir. Le recensement des océans créera une immense richesse de connaissances ouvertement accessibles qui bénéficieront et soutiendront toute vie sur Terre, pour l’humanité et notre Planète », a déclaré Yohei Sasakawa sur le site d’Ocean Census, président de La Fondation Nippon, qui finance le projet en partie.

D’autres programmes similaires ont déjà vu le jour comme The  Expeditions entre les années 1872 et 1876 ou encore, il y a quelques années, Census of Marine Life, qui a permis de recenser 1 200 nouvelles espèces entre 2003 et 2010. L’ampleur est ainsi peu comparable, Ocean Census visant la découverte de 10 fois plus d’espèces en une décennie. Le site explique qu’environ 2 300 nouvelles découvertes sont faites chaque année, un nombre qui ne change pas depuis les années 1800. Or, au total, seules 240 000 espèces marines auraient été découvertes, sur les 2,2 millions d’espèces estimées.

Il est impossible de déterminer avec certitude combien d'espèces sont présentes dans un écosystème car certaines sont rares et d'autres sont difficiles à observer. © whitcomberd, Adobe Stock

IL EST IMPOSSIBLE DE DÉTERMINER AVEC CERTITUDE COMBIEN D’ESPÈCES SONT PRÉSENTES DANS UN ÉCOSYSTÈME CAR CERTAINES SONT RARES ET D’AUTRES SONT DIFFICILES À OBSERVER. Utiliser la dispersion du matériel génétique dans l’environnement

Parmi les technologies qui seront utilisées pour atteindre l’objectif des 100 000 découvertes, se trouvent l’imagerie sous-marine à haute , l’apprentissage automatique (machine learning) et des techniques de  d’. L’idée : accélérer l’identification des espèces et leur classification.

Car, explique Alex Rogers dans un communiqué, directeur scientifique du projet et biologiste, « il faut actuellement un à deux ans à plusieurs décennies pour décrire une nouvelle espèce après qu’elle a été collectée par des scientifiques ; mais, en utilisant de nouvelles technologies et en partageant les connaissances acquises à l’aide d’approches basées sur le cloud, cela ne prendra plus que quelques mois. »

Outre la découverte de nouvelles espèces, le projet vise à comprendre l’adaptation des écosystèmes marins face au réchauffement climatique. Des dizaines d’expéditions dans des points chauds de la biodiversité permettront d’en savoir plus, le tout avec des résultats accessibles librement pour tous les scientifiques. « J’espère qu’au bout de 10 ans, nous aurons fait des découvertes scientifiques incroyables, peut-être des écosystèmes complètement nouveaux », a déclaré Alex Rogers à CNN lors de l’événement de lancement à Londres jeudi 27 avril.

futura

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