L’attaque d’un village par des hommes armés dans le sud du Tchad, près de la frontière avec la Centrafrique, a causé la mort de 17 personnes lundi, a annoncé jeudi le parquet de Goré qui a ouvert une enquête.
Cette « tuerie de masse » a été perpétrée lundi à 4h GMT lorsque des « individus armés non identifiés » ont attaqué le village de Don, situé dans la province du Logone-Oriental, frontalière de la Centrafrique, à environ 500 km au sud de N’Djamena, la capitale du Tchad, a indiqué Nerambaye Ndoubamian, le procureur de la République du Tchad à Goré dans un communiqué.
Les assaillants munis « d’armes à feu » et « d’armes blanches » sont arrivés sur place à bord de « motocyclettes » et de « chevaux », et « ont assassiné plus d’une dizaine de villageois, incendié des cases, enlevé des bœufs d’attelage, et laissé sur leur passage plusieurs blessés », évacués à l’hôpital de Goré, explique encore le Parquet.
Au total, 17 personnes sont mortes lors de cet assaut, dont 11 « formellement identifiés » dans le village de Don, trois autres à 3km du village, et trois blessés – dont « un nourrisson » – qui ont succombé à leurs blessures. D’autres blessés ont été pris en charge dans des « centres hospitaliers », a-t-on appris de même source.
Le parquet a également annoncé avoir ouvert une enquête des chefs d’assassinat, d’association de malfaiteurs, d’incendie volontaire, et de vol aggravé, et diffusé un appel à témoin pour identifier les auteurs.
Les habitants du village sont principalement issus de la communauté Kabba, un groupe ethnique notamment établis au Tchad et en Centrafrique voisine, et dont les membres sont pour la plupart de confession chrétienne et vivent de l’agriculture.
Le chef de cette communauté à N’Djamena a condamné lundi par communiqué des « actes lâches, barbares et ignobles » perpétrés « sous le regard impuissant et complice des autorités administratives et militaires », et exhorté à la démission de plusieurs officiels locaux.
Le même jour, la conférence épiscopale du Tchad s’est dite « choquée par la récurrence des conflits intercommunautaires » dans le sud du pays.
Les affrontements, souvent très meurtriers, entre éleveurs musulmans nomades et cultivateurs autochtones sédentaires, majoritairement chrétiens ou animistes, sont très fréquents dans cette région mais aussi dans ces zones fertiles aux confins du Tchad, du Cameroun et de la Centrafrique.
Les seconds accusent notamment les premiers de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux, voire de se sédentariser sur ce qu’ils considèrent comme leurs terres.
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