L’Espagne face à une catastrophe climatique et environnementale

L’Espagne pourrait devenir un désert d’ici quelques dizaines d’années, sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et sans changement majeur dans la gestion de l’eau. Des actions urgentes sont absolument nécessaires pour inverser la tendance alarmante qui frappe le pays.

Depuis une dizaine d’années, l’Europe de l’Ouest, dont l’Espagne, est de plus en plus touchée par des blocages anticycloniques, plus longs et plus intenses. Les anticyclones provoquent des conditions météorologiques plus sèches et aggravent la sécheresse. L’Espagne a justement subi sa pire canicule enregistrée en avril, avec des températures atteignant 38,8°C à Cordoue. Le pays connaît une sécheresse généralisée, aggravée par les feux de forêts précoces. Selon les experts, 74 % du territoire espagnol est menacé de désertification, un processus dû principalement à deux facteurs : le réchauffement climatique et une mauvaise gestion de l’eau.

La menace existentielle de l’Espagne face à la sécheresse
Les prévisions climatiques pour l’Espagne sont pessimistes, avec une diminution des précipitations pouvant atteindre 25 % d’ici 50 ans. Si les émissions de gaz à effet de serre continuent au même rythme, la désertification du pays ne pourra pas être freinée. Par conséquent, il est maintenant urgent de réduire les émissions de CO2. Mais ce n’est pas le seul défi, immense, qui attend l’Espagne.

Car la mauvaise gestion de l’eau, en particulier l’exploitation excessive des eaux souterraines depuis les années 1960, a amplifié la situation. Les spécialistes soulignent que si la gestion de l’eau ne change pas, l’Espagne risque effectivement de se transformer en un désert. Actuellement, les réservoirs d’eau du sud de l’Espagne ne sont remplis qu’à hauteur de 7 à 25 %, alors que l’été n’a pas encore commencé !

Les zones aquifères sont surexploités, avec 25 % des réserves d’eau souterraines en Espagne qui sont surexploitées et 46 % qui sont en mauvaise condition. L’an dernier, l’Espagne a mis en place une nouvelle stratégie de lutte contre la désertification, un programme de surveillance et de développement écologique. Ce plan implique les autorités nationales et locales, les chercheurs, les ONG, les agriculteurs et d’autres parties prenantes jusqu’en 2030.

Le programme vise à renforcer la biodiversité et la résilience écologique dans les régions les plus sèches de l’Espagne, tout en promouvant des actions pour restaurer les sols dégradés. L’Andalousie, la plus grande région productrice d’huile d’olive au monde, est l’un des territoires les plus vulnérables.

Les facteurs de désertification ont été identifiés : l’agriculture intensive, le pâturage du bétail et la surexploitation des ressources en eau, ainsi que la dépopulation des zones rurales, l’abandon des terres forestières, le changement climatique et les feux de forêt. Mais les effets de ce programme sont encore loin de se faire sentir. S’il est encore possible de changer les choses, les sols dégradés ne permettront pas d’améliorer la situation dans des dizaines, voire des centaines d’années ! L’Espagne doit donc redoubler d’efforts pour préserver son environnement.

Futura

You may like